9.784 milliards de dinars représente le montant du déficit du budget de l’Etat. Un chiffre jugé inquiétant pour certains. D’autres, en revanche, voient le verre à moitié plein et considèrent qu’il y a plusieurs solutions pour surmonter cette crise notamment le plan de développement 2023-2025 élaboré par le ministère de l’Economie et de la planification ou même l’approbation de l’accord avec le FMI qui donnera « une bouffée d’oxygène » à l’économie tunisienne et sortira le pays du bout du tunnel.
Les recettes du Budget de l’Etat pour l’année 2022 sont estimées à 41,130 Milliards de dinars d’après la loi de finances (LF) rectificative 2022, publiée, mercredi, au Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT), du 23 novembre 2022, contre 38,618 Milliards de dinars programmés dans la LF 2022 soit une hausse de 2,512 milliards de dinars.
Selon la même source, les recettes sont réparties comme suit : Recettes fiscales estimées à 36 Milliards de dinars, Recettes non fiscales qui s’élèvent à 3,9 Milliards de dinars et les dons d’une valeur de 1,1 Milliard de dinars (réparties sur des dons extérieurs et intérieurs et des dons affectés).
Pour les recettes fiscales, elles proviennent principalement des impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital estimées à 15,001 milliards de dinars, dont les traitements et salaires (7,1 milliards de dinars), les honoraires , commissions courtages, vacations et loyers (639 millions de dinars), les revenues des valeurs mobilières et capitaux mobiliers (724,5 millions de dinars) et les bénéfices industriels et commerciaux BIC et non commerciaux BNC (486 millions de dinars).
Les impôts sur les bénéfices des sociétés pétrolières (1,67 milliard de dinars) et non pétrolières (2,1 milliards de dinars) et les avances sur les produits de consommation importés (386 millions de dinars) font partie, également, des recettes fiscales.
Elles concernent aussi les droits sur les mutations qui s’élèveront à 474 Millions de dinars, des impôts sur les biens et les services (TVA), des droits de consommation et les droits sur le transport et autres produits dont la valeur atteindra 14,017 milliards de dinars et des impôts sur le commerce extérieur et les transactions (1, 856 milliard de dinars) et autres impôts et taxes (4,692 Milliards de dinars).
Quant aux recettes non fiscales, elles s’élèvent à 3,975 Milliards de dinars.
A noter que ces recettes concernent les revenus de la propriété, les dividendes, les excédents sur les bénéfices des entreprises et établissements publics et les redevances et autres produits du domaine de l’Etat estimées à environ 3,2 milliards de dinars et les amendes, pénalités et confiscations dont la valeur atteindra 219 millions de dinars.
FMI : une bouffée d’oxygène ?
« La Tunisie n’a pas d’autre choix aujourd’hui, que de mettre en œuvre le plan de réforme économique que le gouvernement a présenté au Fonds Monétaire International (FMI), si non, c’est l’avenir de ses enfants qui sera hypothéqué », a indiqué le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied le 1er novembre 2022. Et d’ajouter que « l’accord convenu avec le FMI d’un montant de 1,9 milliard de dollars et d’une durée de 48 mois, sera mis en œuvre sur plusieurs tranches dont le déblocage sera tributaire du degré d’avancement des réformes. »
Il est à mentionner que l’approbation par le Conseil d’administration du FMI de l’accord trouvé avec la Tunisie, se fera en décembre 2022, compte tenu du programme chargé du Conseil, a indiqué le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international, Jihad Azour. Dans une interview accordée à l’agence TAP, à l’occasion de la publication, lundi, 31 octobre 2022, du rapport du FMI « Perspectives économiques régionales Moyen-Orient et Asie centrale : Des défis croissants à un moment charnière », il a souligné que l’accord au titre du mécanisme élargi de crédit entre le FMI et la Tunisie sera publié dès son approbation en décembre par le Conseil d’administration du Fonds.
BERD, l’appui technique et financier
La coopération financière et technique entre la Tunisie et la Banque Européenne de la Reconstruction et du développement (BERD)et les grands axes du programme de réformes engagé récemment par le gouvernement afin de relancer la croissance et préserver les équilibres macroéconomiques de l’Etat, tels sont les principaux thèmes débattus par le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed lors de sa rencontre mardi, avec le premier vice-président de la BERD Jurgan Rigterink.
Le ministère de l’Economie et de la Planification Saïed, a noté à cette occasion, que le programme de réformes vise à travers ses différentes composantes, à asseoir une transition économique efficace et durable dans le cadre d’un nouveau modèle de développement basé sur la corrélation entre les dimensions économique et sociale, selon un communiqué rendu public.
Il est à mentionner que le programme reflète la vision stratégique de la Tunisie à l’horizon 2035 et le plan de développement 2023-2025 a-t-il dit, passant en revue les principales mesures prévues dans le cadre de ce programme pour dynamiser l’activité économique, améliorer le climat des affaires, donner une impulsion à l’initiative privée en la libérant des obstacles bureaucratiques et généraliser la digitalisation.
Le ministre a, également, souligné l’importance de l’appui financier et technique apporté par la BERD à la Tunisie au cours de la dernière décennie, mettant en exergue la nécessité de renforcer davantage cette coopération et de tirer profit de l’expérience de la Banque dans les domaines représentant aujourd’hui des priorités pour la Tunisie à l’instar du Partenariat-Public-Privé, l’énergie renouvelable, le dessalement de l’eau de la mer, la digitalisation et la rénovation technologique.
De son côté, Jurgan Rigterink a mis en exergue l’accord conclu récemment par la Tunisie avec le Fonds Monétaire international (FMI), qui prouve souci du gouvernement d’engager des réformes socio-économiques. Il a, également, évoqué l’importance de sensibiliser à une plus grande échelle au contenu de cet accord et programme, soulignant la disposition de la Banque à poursuivre son soutien à la Tunisie notamment, dans la mise en œuvre de son programme de réformes et la réalisation des projets de développement prioritaires.
Ghada DHAOUADI