Le mondial fait partie de l’histoire pour l’équipe de Tunisie. Une histoire qui va retenir l’historique victoire de la Tunisie aux dépens du champion du monde en titre. L’histoire va retenir la défaite face à l’Australie. Elle va retenir également l’élimination de la sélection d’un parcours qui aurait pu être plus long et plus fructifié. L’histoire va retenir également les décisions prises par le staff technique et son entourage avant et pendant cette coupe du monde. Des décisions qui ont changé dans une certaine mesure le cours des événements et que Jalel Kadri en premier lieu, assume l’entière responsabilité.
Mon ami d’enfance et petit frère Abbes Ben Mahjouba a considéré dans une tribune précédente qu’un « coach n’a pas à s’excuser » pour terminer en disant que « la seule décision qui assure la dignité de Jalel Kadri ; sa démission ». Entièrement d’accord avec cette approche, j’ajouterais que le sélectionneur national s’est fait « harakiri » bien avant le mondial en déclarant à qui voulait l’entendre qu’il allait démissionner au cas où l’équipe de Tunisie ne se qualifie pas aux huitièmes de finale. En faisant cette déclaration, Kadri aurait dû faire preuve de plus de « courage » dans ses choix aussi bien au moment de dresser la liste des convoqués pour le mondial que lors de l’établissement de la formation rentrante surtout face au Danemark et contre l’Australie, deux rencontres clés dans une compétition où le moindre point compte et où l’erreur se paye cash. Jalel Kadri en prêtant oreille à ceux qui l’ont « placé » à la tête du staff technique a hypothéqué ses chances de sortir la tête haute de ce mondial, de permettre à l’équipe tunisienne de franchir le seuil du tour préliminaire et se qualifier pour la première fois de son histoire aux huitièmes de finale.
Jallel Kadri a perdu cette chance et a fait perdre à une génération de joueurs l’occasion de fêter cet exploit et d’écrire sur le CV qu’ils ont fait partie de cette équipe qui a éliminé deux grandes nations du football, le Danemark et l’Australie et fait chuter le champion du monde en titre. Il assume ainsi, la responsabilité de ses choix et ne peut aujourd’hui se cacher derrière une quelconque excuse. Le verdict est là, à lui et à l’exécutif fédéral de reconnaître les erreurs commises au détriment de tout un peuple qui attendait l’exploit, mais qui a fini par comprendre que le mal une fois de plus, en sport comme dans les autres secteurs vient de ses responsables.
Aujourd’hui, il ne devrait pas avoir place aux sentiments. Une relecture des rencontres disputées, une évaluation de la participation tunisienne doit être faite afin de pouvoir juger de l’opportunité de garder Jalel Kadri à la tête du staff technique, ou s’il faut lui trouver un remplaçant tout en regardant dans le rétroviseur pour éviter les mêmes erreurs lors des prochains rassemblements de l’équipe de Tunisie.
Hédi Rassaâ