Le président Kaïs Saïed a eu, mercredi, une audience avec le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, à Washington, à l’occasion de sa participation au Sommet Etats-Unis-Afrique qui se tient du 13 au 15 décembre au Convention Center.
Le secrétaire d’Etat américain a réitéré « le profond engagement » des Etats-Unis envers la Tunisie pour asseoir la démocratie et répondre aux aspirations du peuple tunisien à un avenir prospère.
Il a, en outre, souligné « l’appui fort » qu’apporte les Etats-Unis pour la relance de l’économie tunisienne surtout en cette conjoncture internationale difficile marquée par la crise économique mondiale engendrée par la guerre en Ukraine.
Le Secrétaire d’état américain a rappelé, lors de cet entretien, la nature historique des relations tuniso-américaines qui remontent à plus de deux siècles. Il a ajouté que les relations sont appelées à se raffermir davantage dans un climat de respect des engagements pris pour la consécration des droits de l’homme et des valeurs démocratiques partagés par les deux pays.
Il a, par ailleurs, salué la tenue des élections législatives qui se tiendront en Tunisie le 17 décembre courant et a émis le vœu de les voir aboutir à un processus électoral libre, démocratique et impartial.
Antony Blinken a réaffirmé la volonté des Etats-Unis d’assoir « un partenariat fort » avec la Tunisie. Un programme économique est également proposé avec la Tunisie. « Nous veillerons à travailler ensemble en interaction et nous souhaitons que toutes les voix en Tunisie soient représentés ».
Pour sa part, le président Saïed s’est félicité du soutien apporté à la Tunisie, soit directement, soit par le biais de la Banque mondiale et de l’USAID.
Dans son intervention, il a rappelé la nature des relations entre les Etats-Unis et la Tunisie qui sont bien ancrées dans l’histoire et a passé en revue les causes qui ont mené au mouvement du 25 juillet 2021 et à la crise économique, sociale et sanitaire. « Une crise qui a été marquée par la nonchalance et l’indifférence du gouvernement et du parlement en place », a-t-il dit.
Le pouvoir judiciaire n’a pas été épargné par cette crise, et plus encore il a été touché par la corruption et l’ingérence politique, ce qui a sapé la confiance du citoyen envers le système judiciaire.
Cette crise, a-t-il expliqué, pouvait perdurer et mener à l’effondrement de l’Etat et au déclenchement d’une guerre civile, d’où la nécessité de geler les activités du parlement et de démettre le gouvernement pour remettre le pays sur les rails.
Et d’ajouter que « cette décision a été une revendication populaire scandée par les citoyens à chaque occasion où j’allais à leur rencontre.
Je n’ai pas voulu dissoudre le parlement, car je tenais au respect de la Constitution de 2014 qui ne m’y autorisait pas. Je n’avais aucune autre alternative pour sauver la nation qu’en ayant recours à l’article 80 de la Constitution, a-t-il conclu.
(TAP)