Une fusillade a fait au moins trois morts et trois blessés, vendredi, à Paris. Un homme, qui venait de sortir de prison, a ouvert le feu peu avant midi dans le 10e arrondissement de Paris, faisant au moins trois morts et trois blessés. Les victimes étaient des militants kurdes, tués dans et devant le Centre Ahmet-Kaya. Le suspect, un Français de 69 ans, a été interpellé. Il s’agit d’un conducteur de train à la retraite âgé de 69 ans. Il était connu des services judiciaires et venait de sortir de prison. Il est déjà connu des services judiciaires pour s’en être pris à des migrants. Il avait été placé en détention provisoire après avoir attaqué au sabre un camp de migrants en décembre 2021. Que s’est-il passé au juste ? Qui sont les victimes ? Qui est le tireur ? Y’aurait-il une signification derrière les lieux visés (une rue très fréquentée par la communauté kurde à Paris) ? Comment réagit la classe politique ? Tour d’horizon.
Le tireur a ouvert le feu dans un quartier commerçant du 10e arrondissement de Paris, au niveau du centre culturel kurde Ahmet Kaya, situé au 16, rue d’Enghien, et dans un salon de coiffure. « On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde. Puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés », témoigne Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone par l’AFP. Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue, « il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : « Il est là, il est là ! Avancez », en désignant un salon de coiffure. J’ai vu des policiers rentrer dans le salon, où j’ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang », a-t-il ajouté décrivant des « gens sous le choc et en panique ».
Un bilan provisoire du parquet de Paris fait état de trois personnes décédées, et de trois personnes blessées, dont une en urgence absolue. Présente au moment de l’attaque, Selma Akkaya, journaliste et activiste kurde a indiqué à l’AFP que parmi les victimes se trouve « un célèbre chanteur kurde ». Une enquête a été ouverte pour assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été pour l’heure confiées à la brigade criminelle avec le 2e DPJ. Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Les investigations ont été confiées à la section antiterroriste de la brigade criminelle. Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur les lieux « mais en l’état, (…) il n’y a aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine », a souligné la procureure. Les motifs racistes des faits « vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter avec un très grand déploiement d’effectifs » des services d’enquête, a-t-elle encore déclaré.
Le tireur présumé était déjà connu des services judiciaires. Ce conducteur de train à la retraite de 69 ans et de nationalité française était récemment sorti de prison, a confirmé Laure Beccuau, la procureure de la République de Paris. Selon Le Parisien, il avait été libéré le 12 décembre. Il est soupçonné d’avoir attaqué un camp de migrants au sabre dans le quartier de Bercy, en décembre 2021. Mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire.
Laure Beccuau, qui ne privilégie pas la piste terroriste, a également évoqué une autre tentative d’homicide remontant à 2016, « des faits en Seine-Saint-Denis, où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet ». « Le mis en cause, qui a pu être interpellé, est blessé, notamment au visage », a précisé la procureure de la République de Paris. « Quant aux motifs racistes des faits [de vendredi], ces motifs vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter avec un très grand déploiement d’effectifs » des services d’enquête, a-t-elle encore déclaré.
En déplacement dans le Nord du pays, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué sur Twitter qu’il rentrait à Paris « à la suite de la dramatique fusillade qui s’est déroulée ce matin ». « Toutes mes pensées vont aux proches des victimes », a-t-il poursuivi. La Première ministre, Elisabeth Borne, a qualifié d’ « acte odieux » la fusillade, en exprimant ses « pensées » et son « plein soutien aux victimes et à leurs proches ». « Gratitude envers les policiers de la préfecture de police qui ont interpellé l’auteur présumé » et « aux pompiers de Paris engagés », a poursuivi la cheffe du gouvernement dans un message sur Twitter.
« Stupeur et émotion après la fusillade en plein cœur de Paris », a écrit Marine Le Pen sur Twitter. « Merci aux forces de l’ordre pour leur rapide et décisive intervention. Nos pensées vont aux familles des proches frappées par ce terrible drame », a poursuivi la cheffe du Rassemblement national. Quant aux Insoumis, ils ont qualifié cette fusillade « d’attentat » ou d’acte « terroriste ».
(avec agences et médias)