La « peur du vaccin » est un courant de pensée aussi vieux que la vaccination. Cependant le mouvement anti-vaccinal a toujours su s’adapter aux évolutions techniques. À cela il convient d’ajouter que la crise de la COVID-19 a amené la population mondiale à chercher des informations sur la maladie sur les réseaux sociaux. Ces informations brutes et sans filtres favorisent la manipulation, selon l’étude « covid-19: doit-on se faire vacciner (…) » . Le citoyen lambda ne rate aucune occasion pour exprimer son ras-le bol des messages l’appelant à faire une dose supplémentaire de rappel.
Défiance vaccinale
Concernant les vaccins anti-COVID-19 des résistances apparaissent déjà . Une partie de ces résistances découlent de la crainte que la sécurité des vaccins a pu être sacrifiée pour permettre un développement compressé sur 12–18 mois, voire moins . D’autres proviennent de la perception par le grand public d’un risque accru avec les nouvelles technologies ressenties comme « exotiques », d’après l’étude susmentionnée. Et d’ajouter que la défiance vaccinale résulte de la crainte, de la méfiance envers le vaccin pour des raisons « intuitives », « irraisonnées », mais extrêmement prégnantes, comme par exemple la certitude qu’on « n’est pas sûr » ou que le vaccin « semble présenter un risque, un danger ». Or, en ce qui concerne la défiance vaccinale, comme d’autres types de défiance, plus le gouvernement et la communauté scientifique essayent de convaincre la population générale de l’innocuité et de l’efficacité des vaccins, plus la défiance semble se renforcer. A noter que l’absence de motivation à la vaccination, notamment chez la majorité de la population jeune est évident en Tunisie. Il est essentiel d’assurer une campagne de sensibilisation surtout chez cette catégorie de gens encore actifs et vecteurs potentiels de transmission virale, d’après l’étude « position du citoyen Tunisien vis-à-vis de la vaccination contre le virus de la COVID-19 ».
Une nouvelle vague du virus et appel à la vaccination !
Le Comité scientifique de lutte contre la propagation du coronavirus a mis en garde contre l’émergence d’une nouvelle vague du virus et appelé les citoyens à se faire vacciner pour renforcer l’immunité et prévenir la transmission des infections en prévision d’une hausse attendue des contaminations en janvier prochain, a indiqué le membre du comité national de lutte contre le coronavirus, Riadh Daghfous, dans une déclaration accordée à l’agence TAP le 28 décembre 2022. Il a annoncé le démarrage, cette semaine, de la vaccination contre les souches Omicron BA4 et BA5 actuellement dominantes en Tunisie, appelant les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes souffrant d’immunodéficience, les personnes âgées et celles qui ont reçu la dernière dose de vaccin il y a plus de 6 mois à se faire vacciner. Il est à mentionner que la période actuelle est propice pour recevoir un rappel vaccinal et renforcer l’immunité acquise par la vaccination, soulignant que l’augmentation des contaminations n’est pas préoccupante et que le nombre de décès est stable à l’heure actuelle, selon Daghfous. Et d’ajouter que le comité mondial a suivi, lors de sa réunion périodique d’hier, l’évolution de la situation épidémiologique mondiale, et a axé ses travaux sur les nouveaux sous-variants d’Omicron découverts en Chine et en France, qui ont provoqué une augmentation des cas. Daghfous a appelé les citoyens, à l’occasion des fêtes de fin d’année à respecter les mesures préventives, à aérer les espaces clos et à porter un masque en raison de la propagation de la Bronchiolite chez les enfants et des virus saisonniers.
152 mille doses de vaccin contre la COVID-19 dans le cadre de l’initiative Covax
La Tunisie a réceptionné, récemment, à l’aéroport de Tunis Carthage, 152.640 doses de vaccin contre la COVID-19, une donation du Royaume des Pays-Bas, lit-on sur le site officiel du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Selon la même source, ce don qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative COVAX est le premier lot de doses de vaccin bivalent qui arrive en Tunisie. Il protège contre la souche originale et les variants Omicron BA.4 et BA.5 et est nouvellement introduit pour renforcer la protection contre la propagation du virus.
Le PDG de la pharmacie centrale de Tunisie, Béchir Irmani, a déclaré, à cette occasion, que l’arrivée de ce vaccin va renforcer la campagne de vaccination en cours contre la COVID-19, faisant part de ses remerciements au gouvernement des Pays-Bas pour cet important don de vaccins et saluant le soutien continu de l’UNICEF et de l’OMS.
Rappelons que le ministère de la Santé a indiqué , dans son dernier bilan publié le 20 décembre 2022 sur sa page officielle que 195 nouvelles contaminations par la COVID-19 ont été enregistrées durant la 50ème semaine de 2022 (du 12 au 18 décembre) sur un total de 3019 tests réalisés, soit un taux de positivité de 6,45%. Six décès ont été enregistrés durant la même période.
Selon le bilan susmentionné, depuis l’apparition de la pandémie en Tunisie en mars 2020, 1147477 cas d’infection au coronavirus ont été enregistrés dont 29279 décès et 1134174 rétablissements.
D’après le même bilan, 27 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées dans les établissements de santé publics et privés durant la même période.
Ghada DHAOUADI