« Celui qui ouvre une porte d’école, ferme une prison » , avait dit Victor hugo. C’est pour cette raison que les organisations, les membres de la société civile, les célébrités consacrent un budget pour les dons destinés à améliorer les institutions d’éducation. Malheureusement, malgré ces initiatives, certaines écoles manquent d’infrastructures nécessaires. Les conditions de l’éducation dans certaines écoles publiques poussent certains parents à avoir recours aux prêts bancaires et à faire des sacrifices pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées.

Monastir : Trois écoliers blessés suite à l’effondrement d’une partie du plafond d’une salle de classe

Trois élèves d’une école primaire privée à Monastir ont subi des blessures de gravité variable, suite à l’effondrement d’une partie du plafond d’une salle de classe, a indiqué, le 11 janvier 2023, le commissaire régional de l’éducation, Habib Haddadi, selon l’agence TAP.
Parmi les blessés, deux écolières ont déjà quitté le CHU Fattouma Bourguiba à Monastir après avoir reçu les premiers soins, tandis qu’un troisième élève a été victime d’une fracture de la main qui a nécessité une intervention chirurgicale, a précisé la même source, ajoutant que l’état de santé de l’écolier est actuellement stable. Et d’ajouter que la salle de classe sinistrée a été fermée et une étude technique sur le bâtiment de l’établissement d’enseignement privé devrait être effectuée avant de prendre les mesures adéquate, a affirmé le commissaire régional à l’éducation à Monastir.
A noter que l’incident a eu lieu lorsqu’une partie du plafond d’une superficie de 2m2 s’est effondrée dans la salle de classe lors d’une séance de cours aux élèves de la cinquième année primaire, générant un état de panique générale au sein de l’école.

Une enseignante a recours à un huissier pour constater l’état des classes

Le délégué de l’Education de Kairouan, Ali Messaadi, a commenté, dans une déclaration accordée à « Mosaïque FM » la décision de suspension d’une enseignante de son travail, pour avoir eu recours à un huissier pour constater l’état des classes dans l’un des lycées secondaires de la région, affirmant que le ministre de l’Education nationale avait annulé cette décision et que  l’enseignante devrait rejoindre le lycée. Ali Messadi a considéré que ce qu’a fait la professeure est une simple réaction, suite à l’ouverture d’une enquête par l’administration, à propos de ses absences récurrentes.
« On ne l’a pas entendue, auparavant, se lamenter de l’état des classes », a -t-il poursuivi.

Selon la même source, la suspension de la professeure n’a rien à voir avec le huissier, même si son entrée au lycée sans l’accord de l’administration  est interdite, mais l’enseignante a enfermé des élèves dans une salle de classe non aménagée, ce qui représente un danger pour eux.

Pour sa part, le ministre de l’Education, Fathi Sellaouti  a, par ailleurs, indiqué que la professeure a enfreint la loi par son initiative. « Elle aurait pu avoir recours au directeur du lycée, au délégué régional ou au ministère pour résoudre ce problème de salle de classe », selon ses dires.

Des chiffres et des lettres

Plus de 1.3 millions d’élèves sont inscrits dans des écolos en Tunisie, d’après les dernières statistiques de la Banque mondiale en 2021. Le nombre d’écoles primaires jusqu’à présent est égal à 4588 écoles primaires ; pour la rentrée scolaire de 2022-2023, 9 écoles primaires ont été créées selon une déclaration du ministre de l’éducation Fethi Sellaouti.

L’école tunisienne qui a connu des années de gloire, se trouve aujourd’hui exposée à de nombreux défis. Des évaluations et enquêtes récentes comme l’enquête MICS menée en 2018 par l’INS et l’UNICEF ont révélé que des pas importants ont permis d’atteindre un taux de scolarisation quasi-universel dans le cycle primaire, de réaliser des avancées significatives sur la voie de la généralisation de l’année préparatoire, d’assurer la parité filles-garçons et de se doter de cadres nationaux bien formés dans tous les secteurs. Toutefois, et malgré ces acquis importants, le système éducatif tunisien fait face aujourd’hui à plusieurs difficultés dont la manifestation la plus évidente est la baisse de la qualité des apprentissages, avait indiqué l’UNICEF dans un communiqué publié le 5 juillet 2022. Et d’ajouter que l’Unicef avait indiqué qu’environ 100. 000 élèves quittent l’école chaque année pour de multiples raisons y compris les conditions insalubres de certains établissements qui ne favorisent pas l’apprentissage : des toitures et des plafonds d’écoles ont besoin de gros travaux d’entretien, des centaines d’écoles n’ont pas de clôture, ne sont pas   raccordées à l’eau potable et l’absence de sanitaires décents est une des principales causes de déscolarisation, notamment des filles.

L’eau potable demeure un problème pour certaines primaires. Dans ce contexte, Fathi Slaouti a fait savoir, en février 2021, que 1415 écoles primaires ne sont pas encore connectées au réseau national d’exploitation des eaux. 461 écoles d’entre elles connaissent des problèmes en matière d’approvisionnement régulier en eau potable. Soulignant que ce dossier figure parmi les priorités du ministère lors de la prochaine année scolaire, il a fait savoir qu’en plus de l’aide de la société civile une enveloppe de 6,313 millions de dinars sera consacrée à l’aménagement de blocs sanitaires dans 143 établissements éducatifs.

Ghada DHAOUADI