Marilyn Monroe est morte à l’âge de 36 ans d’une overdose de barbituriques tard dans la soirée du samedi 4 août 1962, à son domicile du 12305 Fifth Helena Drive à Los Angeles, en Californie. Le 3 mai 1987, la chanteuse et comédienne Dalida se donne la mort à son domicile à Montmartre. Le 11 août 2014 , à l’âge de 63 ans, Robin Williams s’est suicidé « par asphyxie » à son domicile. Mais le suicide n’est pas uniquement lié aux célébrités. En Tunisie, une vague de suicides touche non seulement la jeunesse mais, également, les adultes.
En seulement 2 jours, trois citoyens ont mis fin à leurs jours. Un homme s’est suicidé par pendaison à l’aube du mercredi 11 janvier 2023 à Khezama près de la Polyclinique CNSS de Sousse. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce décès (Jawhara FM). Une mère de trois enfants s’est immolée par le feu, le 10 janvier 2023 (Mosaïque FM). Elle s’est disputée avec son mari. Le 10 janvier 2023 au gouvernorat « El Kef », un homme âgé de 32 ans s’est suicidé ; 3 suicides en seulement jours ; c’est la cata!
Octobre 2022 : 10 cas de suicides médiatisés !
10 cas de suicides et de tentatives ont connu une médiatisation, à travers les médias formels et les réseaux sociaux qui font l’objet des recensements de l’observatoire social tunisien, durant le mois d’octobre 2022.Parmi les conduites suicidaires, 40% ont été commises par pendaison, 20% par immolation, 20% étaient par saut ou précipitation, et 20% étaient réalisées par ingestion de médicaments non prescris. Les techniques employées pour mettre en œuvre la violence auto-infligée ont différé en fonction des profils des acteurs et de des motifs des suicides, avait indiqué le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux dans son rapport « Rapport octobre 2022 des mouvements sociaux, suicides, violences et migrations »
Les âges des personnes qui se suicident sont variables. Une personne est âgée de plus que 60 ans, quatre sont adultes âgés entre 36 et 45 ans, deux personnes sont âgées entre 26 et 35 ans et trois ont des âges se situant entre 16 et 25 ans. Et d’ajouter qu’aucun suicide n’a été enregistré pour les personnes âgés de moins de 15 ans et entre 46 et 60 ans. Des suicides de protestation ont été décrits, ainsi que des suicides motivés par des conflits interpersonnels (harcèlement par les pairs et des conflits conjugaux) et par des causes familiales ayant des soubassements économiques (lot de terre, argent hérité, etc), selon la même source.
Ce mois s’est notamment distingué par le suicide d’enseignants et d’élèves, tel que le cas du suicide d’une adolescente âgée de 17 par pondaison à Kairouan, à cause du harcèlement scolaire de ses pairs et l’auto-immolation d’un enseignant suppléant devant la délégation de l’éducation de Kairouan. Ce
suicide de « protestation » vient comme suite logique aux conditions vécues depuis des années et à l’attente interminable, lit-on dans le rapport susmentionné.
Différence entre acte et tentative de suicide
L’OMS définit le suicide comme un acte qui consiste à se donner délibérément la mort. Depuis quelques années, à l’échelle internationale, plusieurs rapports sur le sujet ont parlé de « suicide complété » pour identifier les décès par suicide. Cette expression a remplacé celle de « suicide réussi », qui est actuellement considérée comme inappropriée puisqu’on ne veut pas qualifier un décès par suicide de réussite. Aujourd’hui, on a tendance à utiliser simplement le mot « suicide » ou les mots « mort par suicide » au lieu de « suicide complété », lit-on dans sur le site officiel du Centre d’expertise et de référence en santé publique. Le terme « tentative de suicide » désigne tout comportement suicidaire non mortel et tout acte d’auto-intoxication, d’automutilation ou d’autoagression, avec intention de mourir ou pas. Selon la même source, Il s’agit d’une définition dont la portée est plus large que celle utilisée dans un grand nombre de recherches, qui distinguent souvent l’automutilation avec intention de mourir de celle sans cette intention. Dans les faits, les recherches en Europe ont davantage tendance à regrouper tout comportement autodestructeur sous la rubrique « deliberate self-harm » (c’est-à-dire des conduites automutilatrices ou blessures auto-infligées). En Amérique du Nord et dans d’autres pays, les recherches divisent généralement ces comportements en deux catégories, soit l’automutilation sans intention suicidaire et les tentatives de suicide.
Dans « Deuil et mélancolie »,Freud oppose l’intention à l’acte. L’intention suicidaire suppose le retournement sur soi-même d’une impulsion meurtrière dirigée contre autrui, mais cela ne suffit nullement à causer l’acte, parce que le moi est protégé de la mort par son amour de soi et sa libido narcissique : sa haine de l’objet ne peut donc rien contre lui-même. Pour Freud, il y a un franchissement de l’intention à l’acte : il déduit de l’étude de la mélancolie que c’est le sadisme, donc une composante de la pulsion dont l’objet est une autre personne, qui fait la différence, d’après l’article « Le suicide est-il un acte ? ».
L’attentat-suicide est devenu une hantise majeure de notre époque. Son irruption dans la vie quotidienne de bien des peuples introduit une menace aléatoire à laquelle nul ne peut plus prétendre échapper, lit-on dans l’article scientifique « les attentats-suicides sont-ils des suicides ? ».
Ghada DHAOUADI