Il semble que les différents axes évoqués dans les communiqués de l’UGTT et les décisions « imprévisibles » prises par les dirigeants de la centrale syndicale ne puissent que désorienter l’opinion publique. Les discours de son secrétaire général Noureddine Taboubi, tantôt paisibles et rassurants appelant à reprendre le dialogue avec le gouvernement tantôt hargneux, sont difficiles à déchiffrer. . Le 20 janvier 2023, Taboubi a critiqué les déclarations de la ministre des Finances lors de sa participation au Forum de Davos où elle a évoqué la question de la cession de certains établissements publics. Taboubi a affirmé en s’adressant à la ministre des Finances que les entreprises publiques ne lui appartiennent pas pour qu’elle les cède. Il a, par ailleurs, réitéré l’attachement de la centrale syndicale à sa vision de la réforme des établissements publics, selon le site de Mosaïque FM ». Depuis plusieurs semaines, Taboubi a mis la main dans la main avec d’autres organisations pour « sauver le pays ».
Critique du rendement du gouvernement pour la énième fois!
L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a indiqué qu’un dialogue a été établi avec des composantes de la société civile pour l’élaboration d’un projet national visant à sauver le pays de la crise et sera présenté au pouvoir en place et aux différents acteurs politiques et sociaux, selon un communiqué rendu public le 19 janvier 2023 à l’occasion de la célébration de son 77e anniversaire.
La centrale syndicale a appelé le gouvernement à reprendre le dialogue afin de trouver des solutions aux entreprises en difficulté au cas par cas, réitérant son attachement à préserver le service public en tant qu’acquis national. Dans le même contexte, l’UGTT a critiqué le rendement du gouvernement face à la dégradation de la situation du pays et sa soumission aux conditions au fonds monétaire international, notant que la loi des finances 2023 accablera les citoyens et les entreprises d’impôts. A noter que l’UGTT a exprimé, dans le communiqué susmentionné, sa prédisposition à mettre en échec tous les programmes et politiques « visant à creuser les inégalités sociales ou portant atteinte aux vivres des tunisiens et aux entreprises publiques à travers la liquidation ou la privatisation, mettant en garde contre la levée des compensations qui, en l’absence d’alternatives ou mesures sociales, pourrait entrainer des contestations et des tensions sociales. »
Quid des initiatives de l’UGTT pour « sauver le pays »?
L’UGTT a souligné que son initiative, qui a été lancée avec l’ordre des avocats, la ligue tunisienne de défense des droits de l’homme et le forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDS) s’emploie à « remettre le pays sur la voie de la démocratie, du développement, du travail et de la construction, loin de la tyrannie et de l’avant 25 juillet 2021 », lit-on dans le communiqué.
La situation dans le pays ne supporte aucun retard, avait indiqué le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Monem Amira dans une déclaration médiatique en marge de la tenue du conseil régional de l’union régionale du travail (URT) de Monastir le 7 janvier 2023. Amira avait souligné l’impératif à accélérer les démarches relatives au projet de l’initiative de la centrale syndicale, actuellement en phase de concertations.
L’initiative, qui compte la centrale syndicale, l’ordre national des avocats, et la ligue tunisienne des droits de l’Homme, portera sur la situation générale dans le pays ainsi que des questions économiques, sociales et culturelles, a encore ajouté la même source. La crise économique actuelle a énormément affecté la classe ouvrière face à une hausse exorbitante des prix, selon la même source.
Une autre initiative a été menée par la centrale syndicale, récemment. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), la confédération des syndicats norvégiens (LO) et la confédération norvégienne des entreprises (NHO) ont signé, le 17 janvier 2022 à Oslo en Norvège, un protocole d’accord pour renforcer la coopération en matière de dialogue social.
Il est à mentionner que cette coopération, financée par la Norvège depuis 2015, s’est développée on partenariat stratégique entre les quatre partenaires sociaux des deux pays, selon le texte du protocole d’accord publié sur la page officielle de l’UGTT. Et d’ajouter que les partenaires poursuivront ce partenariat stratégique en coopérant ensemble pour la mise en œuvre du programme du Dialogue Social en Tunisie, selon la même source.
A cet effet, les signataires devront se rencontrer en Tunisie au deuxième semestre de l’année 2023 afin de poursuivre les discussions entamées à Oslo en janvier 2023.
L’objectif étant d’ouvrir la voie à une coopération continue et à long terme entre les partenaires sociaux tunisiens et norvégiens.
Ghada DHAOUADI