Le président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré, lundi soir, au lendemain du deuxième tour des législatives, qu’il importe de lire les résultats des élections autrement ; non pas au vu du taux d’abstention, mais plutôt à la lumière du taux de participation ».
« Quatre-vingt-dix pour cent des personnes concernées par les élections », a-t-il dit, se sont abstenues de participer au scrutin. « Il s’agit là d’un constat, d’un fait qui vient témoigner que le parlement ne signifie plus rien pour cette large frange de l’électorat », a-t-il déclaré, lors d’un entretien avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, au Palais de la Kasbah.
Commentant les résultats du scrutin, le président Saïed a estimé que l’apathie des électeurs lors du premier et second tour des élections législatives était un vote-sanction.
Le faible taux de participation vient sanctionner de plein fouet une décennie de fiasco parlementaire. Une décennie au cours de laquelle le parlement s’est muée en « une institution anti-Etat.
Il a ajouté que le taux de participation aux élections de 11,4% déclaré par l’ISIE n’est autre qu’un témoin saisissant du « peu de crédit » et du « déficit de confiance affiché par les Tunisiens envers ces institutions ».
Pour le président de la République, les résultats du scrutin sont une occasion d’analyser en profondeur ces chiffres et de décrypter la situation générale du pays, réaffirmant à ce titre son attachement à l’Etat et à ses institutions et à la réalisation des aspirations du peuple.
Fustigeant les négateurs des résultats du scrutin, le président de la République a souligné que ceux-ci ne suscitent que « mépris et discrédit » auprès du peuple.
Leur réaction s’assimile en une « haute trahison » à la volonté du peuple, tout comme elle témoignage de leur « inféodation à l’étranger », a-t-il poursuivi.
Pour nombre de partis et de coalitions, le parlement issu des élections législatives serait « illégitime » et vient « creuser la crise dans laquelle s’enlise le pays ».
Pour eux, le taux de participation au second tour est l’expression « pacifique » d’un « rejet populaire du processus du 25 juillet 2021 et du projet du président Saïed ».