Ces derniers mois, l’actualité politique ne cesse de donner une chance aux analystes des discours du président de la République pour évoquer plusieurs interprétations sur les réseaux sociaux et dans les plateaux médiatiques. Une chose est sûre : les déclarations du chef de l’Etat défraient la chronique. Certains analystes estiment, en revanche, que les décisions de Saied deviennent extrêmement imprévisibles. Certes, il y a certains axes qui sont récurrents dans les communiqués publiés sur la page de la présidence de la République notamment l’appel à s’opposer à la spéculation et mettre fin à la pénurie de certains produits de base. Mais le remaniement ministériel graduel est flou pour certains, surtout que les raisons derrière le limogeage de plusieurs ministres ne sont pas précisées jusqu’à présent.
Que se passe-t-il dans les coulisses des réunions présidées par Saied ? Pourquoi avait -il opté pour ces décisions? Est-ce que les nouveaux ministres réussiront à faire sortir le pays du bout du tunnel et à trouver des solutions radicales ? Est ce qu’on va entendre parler d’autres ministres dont les fonctions seront suspendues dans les prochains jours ? A toutes ces questions et à bien d’autres, on ne peut trouver aucune réponse, actuellement. Plusieurs scénarios politiques sont possibles mais rien n’est certain. On n’a pas d’autres choix que de se contenter des explications du président de la République lors de ces réunions. La plus récente a eu lieu le 7 février 2023.
« Tout responsable actuellement en poste n’a plus droit à l’erreur «
Le président de la République tunisienne, Kais Saied, s’est entretenu au palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Plusieurs axes ont été évoqués lors de cette réunion notamment la situation générale du pays ainsi que l’impératif de faire face à quiconque tente de provoquer les crises, semer la discorde et répandre les rumeurs ont été au centre de l’entretien, mardi, au Palais de Carthage, entre le président de la République, Kaïs Saïed et la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.
Saied a, également, affirmé que la responsabilité ainsi que le devoir sacré dictent de répondre en urgence aux revendications et aspirations des Tunisiens, soulignant que tout responsable actuellement en poste n’a plus droit à l’erreur ou à être en deçà des attentes, selon un communiqué rendu public le 7 février 2023. Le président Saïd a discuté avec Bouden de l’état d’avancement de nombre de projets en cours de réalisation, dont notamment, le projet du port en eaux profondes d’Enfidha (gouvernorat de Sousse), selon la même source.
Dans le même contexte, le président de la République a réitéré son appel à hâter le démarrage et la mise en activité de nombre de structures et organismes, citant en exemple, l’Institution Fidaa. « Plus besoin de rappeler que les institutions ne sont créées que dans le souci de remplir au mieux la vocation et la finalité qui est la leur », a souligné le chef de l’Etat. Dans ce contexte, le président Saïed a souligné la nécessité d’œuvrer à écourter les distances et les délais, soulignant que toute lenteur aussi minime soit-elle est vivement déplorable. Tout retard est délétère, a fait savoir le chef de l’Etat, dès lors qu’il ne fait que compliquer la donne et profiter ainsi « aux inlassables sceptiques qui tentent de tramer des conspirations contre l’Etat et la patrie ».
4 ministres remplacés
L’année 2023 a commencé avec le limogeage de quatre ministres faisant partie du gouvernement de Bouden. Le président Kais Saied avait limogé, le 6 janvier 2023, l’ancienne ministre du Commerce, Fadhila Rebhi à l’issue d’un entretien avec la cheffe du gouvernement Najla Bouden. Les raisons de ce limogeage n’ont pas été précisées. Il est à mentionner que la nouvelle ministre du Commerce et de Développement des Exportations, Kalthoum Ben Rejeb a prêté serment, jeudi 12 janvier 2023, devant le Président de la République, Kais Saied, lors d’une cérémonie, organisée au Palais de Carthage, indique la présidence de la République, dans un communiqué.
Le 31 janvier 2023, le président de la République a décidé lundi soir, le limogeage de Fethi Sellaouti, ministre de l’Education et Elyes Hamza, ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche. Boughdiri a estimé que les problèmes seront résolus grâce au dialogue, soulignant que l’invitation sera adressée aux différents intervenants et parties sociales afin d’entamer les réformes nécessaires. Boughdiri a salué les efforts fournis par l’ancien ministre de l’éducation et les différents employés du secteur afin de réussir le processus éducatif malgré les difficultés enregistrées.
Une semaine plus tard, le chef de l’Etat Kais Saied, a décidé, le 7 février 2023, de mettre fin aux fonctions du ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, lit-on dans un communiqué rendu public ce mardi. Selon la même source, Nabil Ammar est le nouveau ministre des Affaires étrangères. Il occupait le poste d’ambassadeur de la Tunisie en Belgique. A noter que le nouveau ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, a prêté serment, ce mardi, devant le président de la République, au Palais de Carthage. Une vidéo de la cérémonie de prestation de serment a été publiée, ce soir, sur la page Facebook de la présidence de la République.
Ghada DHAOUADI