Des marches de protestation ont été organisées ce samedi 18 février par l’UGTT dans plusieurs villes de la Tunisie (Sfax, Kairouan, Kasserine, Monastir, Nabeul, Bizerte, Jendouba, Médenine et Tozeur. Organisée à l’appel de l’union régionale du travail de Tozeur, la marche a démarré samedi devant le siège de l’URT et parcouru les rues principales de la ville en direction du siège du gouvernorat de Tozeur. A noter que cette marche des travailleurs, intervient dans le cadre d’une série de mouvements de protestation dans les régions décidés le 3 février dernier par la commission administrative de l’union générale tunisienne du travail (UGTT).
L’UGTT s’oppose à la prise de décisions unilatérales et l’instauration « d’une nouvelle dictature »
A cette occasion, le secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé Taher Barberi a indiqué que ces mouvements de protestation ont été décidées à la suite de la publication de la loi de finances 2023 et des discours d’accusation contre l’UGTT, relevant que la centrale syndicale est déterminée à défendre les principes de liberté, de démocratie et de justice sociale, selon l’agence TAP. Et d’ajouter que l’organisation ouvrière s’oppose à la prise de décisions unilatérales et l’instauration « d’une nouvelle dictature », selon ses propos, rappelant les difficultés économiques, l’exacerbation de la pauvreté et l’endettement en Tunisie. Concernant l’initiative de l’UGTT avec les organisations nationales comme étant une issue de sortie de la crise, le secrétaire général a affirmé que les concertations sont à un stade avancé.
Dans le même contexte, le secrétaire général adjoint a expliqué que « cette initiative à caractère politique et socio-économique sera présentée au président de la république » a-t-il précisé, rappelant que le chef de l’état avait, dans des déclarations précédentes, exprimé son refus d’adhérer au dialogue et à de telles initiatives, selon ses dires. Dans le même contexte, Barberi a signalé que la centrale syndicale ne s’oppose pas à la reddition des comptes et s’attache à la lutte contre la corruption dans le cadre du respect de la loi et des institutions, exprimant le rejet par l’UGTT des « arrestations anarchiques » en s’appuyant sur l’institution militaire et sécuritaire.
De son côté, le secrétaire général de l’URT Mohamed Ali Hedfi a indiqué que ce mouvement a pour but de revendiquer le droit de la région au développement et au travail, appelant à la nécessité d’impulser et de diversifier les activités économiques et de renforcer le secteur sanitaire dans la région.
Une autre marche ouvrière a démarré, le samedi à partir du siège de l’Union régionale du travail à Jendouba avec la participation d’une centaine de personnes. La marche s’est arrêtée devant le siège du gouvernorat de Jendouba et le siège du ministère de première instance de Tunis. Les manifestants ont répété des slogans contre l’atteinte à l’action syndicale et la poursuite de syndicalistes. Les manifestants ont appelé au dialogue pour sauver la Tunisie de sa crise économique et politique tout en évitant les discours de haine, lit-on sur le site de « Mosaïque FM »
Il est à mentionner que la secrétaire générale de la confédération européenne des syndicats (CES) Esther Lynch effectue du 17 au 19 février courant une visite en Tunisie, selon un communiqué publié vendredi par l’UGTT. La responsable syndicale avait, au cours d’un entretien avec le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi, exprimé le soutien de la confédération européenne des syndicats à la centrale syndicale pour la défense des libertés syndicales et l’action syndicale indépendante et son appui au dialogue social et la défense des libertés fondamentales et individuelles. L’agence TAP a indiqué que la secrétaire générale de la CES se rendra samedi à Sfax pour participer au mouvement des travailleurs, organisés par l’UGTT dans la région, au rassemblement des travailleurs et à la marche populaire qui se tiendra à cette occasion.