Le procès du directeur général de la radio » Mosaïque FM « , Noureddine Boutar, est » éminemment politique » où les preuves d’implication font défaut, regrette Me Ayoub Ghedemsi, avocat de Boutar.
Ecroué dans le cadre d’un vaste coup de filet sécuritaire visant de nombreuses personnalités médiatiques, politiques, syndicales et financières, le directeur général de la » radio Mosaïque FM » devrait répondre aux griefs d’infractions financières et économiques.
Lors d’une conférence tenue, mercredi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Me Ayoub Ghdemsi a affirmé que l’affaire de Boutar est » un dossier éminemment politique qui survient dans un contexte général où les droits et les libertés du peuple tunisien sont plus que jamais mis en péril. »
Il a ajouté que le parquet a poursuivi Boutar sur la base d’un » rapport sécuritaire établissant des suspicions de blanchiment d’argent, d’attentat à la sécurité de l’Etat au moyen de la ligne éditoriale de la radio dans le dessein de viser le sommet de l’Etat et exacerber les tensions via le programme MIDI SHOW. »
L’avocat de Boutar a tenu à préciser que le hic de cette affaire est l’émission MIDI SHOW, laquelle réputée auprès de l’opinion publique pour ses critiques virulentes et acerbes adressées à l’endroit de hauts responsables.
Et cela motive une telle arrestation ? s’est indigné l’avocat de Boutar, ajoutant que l’émission a été fidèle à sa ligne audacieuse et osée depuis de longues années et à diverses périodes, citant en exemple l’époque de la Troïka, de Béji Caïd Essebsi et de bien d’autres, à la faveur de la compétence avérée de journalistes tels Elyes Gharbi, Haithem Mekki et Zied Krichène.
Ghdemsi a par ailleurs ajouté que la » Radio Mosaïque » a emprunté la voie de la transparence dans son financement, ajoutant que tous ses documents financiers sont publiés et consultables.
Plus besoin donc d’évoquer des sources d’enrichissement illicite au passif de son dirigeant, a plaidé l’avocat, ajoutant qu’il aurait été plus loisible au représentant de l’Etat de saisir la justice pour savoir s’il y avait des soupçons au niveau de sa gestion financière et administrative de la radio.