Par Raouf Khalsi
C’est la fin du statisme diplomatique. La fin aussi de la frilosité ayant marqué nos relations diplomatiques depuis la « bénédiction » du Printemps arabe. La fin, pour tout dire, du nombrilisme ridicule et en fonction duquel la Tunisie s’est placée au centre du monde. « Et pourtant elle tourne » aurait dit Galilée !
« Les amis de la Syrie » ? Tout un achalandage, une logorrhée de clichés débités par l’hérétique Moncef Marzouki, au nom de ce qui paraissait être à ses yeux une « révolution permanente », sublime caricature de celle que prônait un certain Trotski !
Saied, l’homme qu’on affublait des orthodoxies « venues d’un autre monde », fait aujourd’hui bouger les choses et, quelque part, en décidant la reprise diplomatique avec la Syrie, il remet les choses dans leur contexte : pas de jugements moraux ou politiques du régime syrien. En d’autres termes, la Tunisie doit traiter d’Etat à Etat avec la Syrie. Moncef Marzouki doit fulminer. S’approprier « un Printemps » ne pouvait que le confondre dans des brumes dont seuls les illuminés de son acabit ont le secret. Et que dire alors de ses suppôts d’Ennahdha, ceux-là mêmes qui ne l’ont propulsé à Carthage que pour mieux domestiquer son côté hérétique. Parce qu’en filigrane, l’enjeu matériel consistait en l’envoi de Djihadistes tunisiens chez Daech. Le chiffre est ahurissant : 6 mille ! Soit, dans le fil droit du Djihadisme dont les trajectoires ont été minutieusement dessinées par Al Qaradhaoui, le maître à penser de Ghannouchi et de sa secte !
Ce que Marzouki et ses alliés n’ont pas daigné voir, c’est le supplice que vivaient des jeunes qu’on a soumis à un lavage de cerveaux. Bombes programmées, mais repentis parmi les survivants.
Le régime de Bashar Al Assad peut parfaitement être totalitaire. Sauf que les ressortissants tunisiens sont nombreux en Syrie. Et on ne saurait occulter ceux qui sont en prison.
A l’évidence, Marzouki comptabilisait les Djihadistes tunisiens, croyant pouvoir masquer le tout par sa trouvaille : « Les amis de la Syrie ».
Il se trouve même que son successeur Béji Caïd Essebsi, pourtant stratège des relations internationales, n’a pas jugé opportun de rectifier le tir. Il est vrai que son « allié », notre Cheikh suprême lui collait aux basques, avant de le condamner à une longue solitude politique…
Aujourd’hui Kais Saied brise le carcan. Pour le reste, Nabil Ammar saura quoi faire…