L’Association Aswat Nissa a publié mercredi un document directif autour du transport des travailleuses dans le secteur agricole intitulé « Transport des travailleuses dans le secteur agricole : Vers la législation et la consolidation des droits ». Tout en mentionnant que ce document a été rédigé en coopération avec l’entreprise de recherche et de formation Pandora Consulting, Aswat Nissa a considéré que la question du transport agricole en Tunisie représente une « affaire socio-économique qui touche la subsistance de toute une couche sociale de femmes travaillant dans le secteur agricole ». 

Comprenant 15 pages et visant à mettre en évidence le lien entre la violence économique subie par les ouvrières agricoles et le problème de leur transport, ce document a abordé dans son introduction la représentativité des femmes au niveau de la main-d’œuvre agricole qui a atteint 58% et le rôle principal qu’elles ont joué pour garantir la sécurité alimentaire des familles les plus pauvres vu qu’elles consacrent une grande partie de leurs revenus à l’alimentation, la santé et l’éducation des autres membres de leurs familles, y compris les enfants.

Tout en soulignant que les revenus de ces femmes proviennent généralement des activités agricoles qu’elles pratiquent à l’instar des travaux agricoles dans les champs ou les fermes familiales, l’élevage d’animaux et la commercialisation et la transformation des produits alimentaires, la même source indique que les femmes travaillant dans le secteur agricole ne possèdent que 4% de la superficie totale des terres agricoles et que seulement 17% d’entre elles appartiennent à la catégorie des travailleurs permanents. 

Le premier axe intitulé « Le transport agricole : Problèmes multidimensionnels » a soulevé la question de la vulnérabilité du travail agricole et la situation des femmes qui sont considérées comme « un maillon défavorisé dans ce domaine et au niveau de la chaîne de production ». Dans le même contexte, il a été noté que la vulnérabilité de la situation des femmes se manifeste par l’absence des droits sociaux, les conditions de travail dangereuses et la baisse du salaire. 

D’après une étude menée par l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) en 2014, 5% des femmes rurales travaillent entre 10 et 12 heures par jour, ce qui est totalement incompatible avec le temps limite de travail fixé en vertu des dispositions du Code du Travail comme suit : 9 heures de travail par jour en ce qui concerne les travailleurs et les travailleuses. 

Le deuxième axe portant le titre « Vers un transport agricole sûr et digne » aborde, à son tour, la nécessité de poursuivre une politique réglementaire quant au secteur des transports agricoles et d’étendre la couverture sociale d’une manière permettant de couvrir les accidents de transport. L’amélioration des véhicules de transport a été également soulevée. D’ailleurs, il a été noté que sans parler de l’état des routes et de l’inattention des transporteurs ou des chauffeurs en tant que facteurs principaux, le véhicule de transport représente la cause directe des accidents et des blessures graves et mortelles enregistrées parmi ces femmes. 

Rym CHAABANI