Dans un communiqué conjoint publié jeudi au soir, la dynamique féministe a exprimé « son entière et inconditionnelle solidarité » avec l’avocate, activiste et militante féministe Bochra Belhaj Hmida face à ce qui a été qualifié de « vague de harcèlement et d’intimidation qu’elle a subie de la part des autorités tunisiennes ». La dynamique a souligné que cette vague « pourrait compromettre la sécurité » de l’activiste, et a considéré que le harcèlement et l’intimidation exercés contre Belhaj Hmida représentent « des pratiques dangereuses » qui traduisent, selon les mots du communiqué, « une tentative supplémentaire de l’Etat pour faire taire toute voix tunisienne libre ».
« La dynamique féministe rappelle son attachement à la démocratie et à ses principes fondamentaux, dont la politique actuelle de l’Etat tunisien s’éloigne de manière préoccupante et appelle l’ensemble des organisations de la société civile tunisienne à rester vigilantes en raison de la conjoncture politique actuelle », lit-on dans le même communiqué.
On retrouve, parmi les signataires de ce communiqué conjoint de solidarité avec Bochra Belhaj Hmida, l’association Aswat Nissa, l’association Beity, l’Association citoyenneté et femmes de Kef (AFC), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), l’association Amal pour la famille et l’enfant, l’association Tawhida Bechikh, l’association Calam et l’association Joussour d’El Kef.
A noter que l’ATFD avait dénoncé, dans un communiqué publié auparavant, « un harcèlement psychique, des menaces d’arrestation et de poursuites pénales » perpétrés contre son ancienne présidente. Bochra Belhadj Hmida a été harcelée, en effet, lors de son départ de la Tunisie le 28 février 2023, avait précisé l’ATFD, estimant que ce fait s’inscrit dans le cadre de « la vague d’arrestations et de harcèlement ayant touché plusieurs politiques, journalistes, syndicalistes, ainsi que certaines militantes de l’association des femmes démocrates et de nombreux activistes dans la société civile ».
D’autre part, un nombre d’activistes et de militantes féministes ont dénoncé, lors d’un rassemblement de solidarité, l’implication du nom de Bochra Belhadj Hmida dans ce l’on appelle « affaire du complot contre la sûreté intérieure de l’État ». Une citation judiciaire a été émise, en effet, à l’encontre d’un certain nombre d’activistes civils et politiques, y compris Bochra Belhadj Hamida et Kamel Jendouba, et ce, dans le cadre de ladite « affaire du complot ».
Rym CHAABANI