À l’occasion de la signature de son livre intitulé : « Photographie et Mots : Tunis Centre-Vie », l’étudiante en architecture à l’École nationale d’architecture et d’urbanisme de Tunis, Amal Arbi, a organisé une exposition samedi 8 avril, au café culturel Biblio’Thé situé à Lafayette de Tunis. En plus de la signature du livre, cette exposition a été accompagnée d’un spectacle de Slam animé par Islam Chatti, qui est aussi étudiante en architecture à la même faculté et qui suit au même temps une formation de théâtre. La touche scénographique installée par l’étudiante en architecture et artiste multidisciplinaire Menyar Dhahbi, a joué, en outre, un rôle très important en rendant le lieu cohérent avec l’événement et sa thématique. 

Déterminé et chargé d’ambition, d’idées et de créativité, ce trio de jeunes étudiantes en architecture a réussi à créer une atmosphère harmonieuse dans l’espace où le public présent a pu écouter le centre-ville de Tunis parler à travers les textes protéiques de Slam et a également pu observer de près un nombre de vieux bâtiments de la ville à travers six photographies exposées dans six différents tableaux. 

« Tunis Centre-Vie est un hommage à la ville à laquelle manquaient des « L » pour s’envoler, pour survoler. Pour une architecture qui, à ma perception, nous voit, nous entend, nous sent et nous ressent et dans le passé et dans le présent. À des détails qui respirent, aspirent, qui nous inspirent. À une texture qui vit et revit la vie de toute personne qui passe à travers », c’est ce qu’à noté l’auteure du livre au niveau de la présentation. 

Dans une déclaration accordée au Temps News, Amal Arbi nous a affirmé que cet événement représente le démarrage de tout un projet qui sera ouvert à diverses spécialités et expressions artistiques. D’après ses mots, l’architecture et la photographie, dans le cadre de ce projet, auront toujours besoin de toutes les formes d’art pour pouvoir atteindre l’objectif principal de sensibiliser les gens et les inciter « de lever un peu la tête » pour observer de nombreux bâtiments au centre-ville qui sont chargés d’histoire et entourés d’héritage et qui représentent de véritables chef-d’œuvres. 

« À travers ce livre et cet événement, basés tous les deux sur la même idée et le même concept, je voulais transmettre deux messages. Le premier est étroitement relatif à faire connaître et promouvoir les bons aspects positifs que nous avons en Tunisie. Ces aspects qui, malgré leur grande importance architecturale et patrimoniale, ne reçoivent pas suffisamment d’attention de notre part et ne suscitent pas suffisamment d’intérêt. Pour ma part, et en tant que future architecte, je dois mettre le point sur des questions pareilles. En ce qui concerne mon deuxième message, il s’agit essentiellement d’une projection qui a dépassé les détails affichés et extérieurs pour plonger plus profondément et aller dans le fonds et les détails intérieurs », a-t-elle déclaré.

Et d’ajouter : « Je voulais commémorer le côté sentimental résidant dans ces bâtiments, ce que certains passagers ont ressenti et ce que d’autres ressentent encore en passant par ces lieux. En fait, j’ai essayé de rendre hommage à tous les moments de joie et de tristesse que ces endroits avaient témoigné auparavant, témoignent actuellement et témoigneront même au futur. Entre la réflexion, la rédaction, le passage à l’exécution et la finalisation, cette première phase de projet a pris deux ans de travail. Et là, je veux mentionner que le livre représente la première étape ou le premier pas de mon projet « Tunis Centre-Vie » qui se poursuivra dans un cadre multi-artistique. Sinon, je souhaite que toute personne ayant assisté à cet événement soit inspirée et incitée d’aller voir ces bâtiments et découvrir l’histoire résidant aux alentours ». 

En somme, rendre hommage à ces structures, dont certaines sont menacées d’effondrement, d’une manière aussi novatrice, élégante et recherchée et à travers un projet exceptionnellement inclusif et ouvert donne de bonnes indications quant à l’attention portée par certains de nos jeunes et nos compétences à l’histoire du pays. 

Rym CHAABANI