Dans un communiqué publié ce vendredi 14 avril sous le titre « Assez de rapports et d’inaugurations… Nous voulons des politiques concrètes ! », la Dynamique féministe a condamné le crime de féminicide récemment enregistré à la ville de Nasrallah située à Kairouan où la victime Souad Souidi a été tuée par son mari. D’après nos sources, la victime a 32 ans et est maman de deux petites filles. Avant de quitter la vie après avoir été étranglée par son mari dans la nuit du 12 à 13 avril, la victime Souad travaillait dans la fabrication du pain tunisien dans un restaurant pour assurer à sa famille un moyen de subsistance.
En s’adressant aux autorités concernées et à toutes les parties intervenantes, notamment le ministère de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées, la dynamique féministe a souligné qu’il ne faut pas se contenter de la dénonciation et de la publication des communiqués de condamnation sur les réseaux sociaux, et qu’il faut passer, d’après leurs mots, à des interventions efficaces et concrètes tout en veillant à la bonne application de la loi au niveau de « la prévention, la protection des victimes, la poursuite des agresseurs et l’elaboration de mécanismes permettant d’éliminer le phénomène de la violence contre les femmes ».
« La dynamique rappelle au ministère de la Femme que 11 citoyennes tunisiennes ont été tuées par leur mari en 5 mois, soit une moyenne de deux femmes par mois, un nombre que nous avons pu obtenir grâce à notre propre suivi des féminicides en l’absence de chiffres officiels », lit-on notamment dans le communiqué. Tout en réitérant son soutien inconditionnel à toutes les femmes victimes de violence et survivantes de violences exercées à leur encontre, la Dynamique féministe a appelé, en outre, l’État tunisien à « soutenir les efforts de la société civile au niveau de la protection et la prise en charge de ces femmes ».
Pour rappel, la Dynamique Féministe est composée des associations suivantes : l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Femmes et Citoyenneté El Kef, Aswat Nissa, le groupe Tawhida Ben Cheikh, Joussour El Kef, L’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (AFTURD), l’association Amal pour la famille et l’enfant, Beity et Calam.
Rym CHAABANI