La situation économique actuelle du pays suscite de plus en plus d’inquiétudes et préoccupe plusieurs parties, y compris les organisations nationales. Parmi celles-ci, l’Union Tunisienne de l’Industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) qui n’a pas caché ses préoccupations face aux défis économiques et à proposer de nombreuses solutions pour faire sortir le pays du bout du tunnel.
Le 1er mai , l’UTICA a considéré que la fête du travail est une occasion importante pour se pencher sur les défis actuels, en particulier ceux liés aux finances publics , à l’alimentation, à l’eau, à la santé et à l’énergie. De plus, elle vise à maintenir un niveau de vigilance élevé en matière de sécurité et de cybersécurité dans un monde où les tensions augmentent, les risques s’intensifient et les conflits éclatent, ayant des répercussions sur tout le monde et affectant le système de travail. Cependant, « cette journée est également une occasion pour trouver des solutions optimales et des moyens de sortir de ces crises., lit-on dans un communiqué publié sur sa page officielle. »
Selon la même source, la pandémie de COVID-19, la guerre en cours en Ukraine, la crise énergétique mondiale et la pénurie de produits de base tels que les céréales et les aliments pour le bétail ont mis en évidence le fait que, malgré les fondements de solidarité et de communication entre les peuples mis en place par le système international, et malgré les principes sur lesquels reposent les organisations internationales, l’autosuffisance et la capacité à assurer un minimum d’indépendance et d’autosuffisance restent le garant fondamental de la prévention des dangers qui touchent les citoyens dans leur vie quotidienne et leur gagne-pain. Si les valeurs de travail, d’effort et de dévouement sont associées à la connaissance, à la volonté, à une bonne gestion et à une utilisation optimale des ressources, elles garantissent la réalisation des aspirations au développement et à la souveraineté économique.
Réformes économiques
Dans le même contexte, l’UTICA a insisté sur l’importance des réformes économiques, ainsi que sur le soutien au tissu productif pour créer des emplois, améliorer la qualité de vie des Tunisiens et élever le niveau des infrastructures essentielles. Elle a précisé également que les réformes économiques ne sont pas un modèle étranger que nous adoptons sans réfléchir, ni une idéologie préfabriquée, mais plutôt un moyen de réparer nos erreurs, et d’optimiser nos ressources. L’Union a expliqué, également, que les réformes doivent être basées sur des approches scientifiques et intégrées qui s’adaptent à la réalité et interagissent avec l’environnement international, tout en évitant de gaspiller le temps et les ressources, d’éviter de subir des pertes et de revoir la politique d’endettement excessif pour la consommation au lieu de l’investissement. En outre, l’UTICA a suggéré de cesser d’importer des produits que nous pouvons cultiver et fabriquer localement, de limiter la contrebande, l’économie parallèle et le dumping qui nuisent à la machine de production nationale ainsi qu’aux centaines d’entreprises productrices et aux milliers de travailleurs et de compétences tunisiennes.
La commémoration de la Fête du travail rappelle la valeur du travail et sa capacité à changer la réalité des peuples pour le mieux. Autant que nous cherchons à garantir les fondements et les principes d’un travail digne et productif, nous veillons à respecter la liberté du travail et de la production et à les protéger contre toute entrave. En cette occasion, nous n’oublions pas les milliers de jeunes qui n’ont pas encore eu la chance de rejoindre le marché du travail, et nous appelons à la création de toutes les conditions de soutien à l’initiative économique et à la facilitation de la création de projets productifs, espérant atteindre un niveau économique dans chaque foyer qui réduirait le poids du chômage, stimulerait l’activité économique et créerait une nouvelle dynamique sociale.
D’après l’UTICA, la Fête du travail est une occasion importante pour examiner les raisons qui ont poussé la Tunisie à gaspiller de nombreuses opportunités, notamment l’exploitation optimale de ses richesses naturelles tels que le phosphate, les ressources minières, le pétrole et le gaz, qui sont capables aujourd’hui de renverser la balance et de fournir les revenus nécessaires à l’État. Et d’ajouter qu’il est essentiel d’investir dans les énergies renouvelables et durables capables de garantir l’équilibre énergétique, de garantir la transition écologique, de renforcer les capacités d’exportation de la Tunisie et de développer les systèmes de production agricole et de transformation dans les domaines des produits laitiers, des céréales et de la viande, qui ont commencé à décliner et sont parfois passés d’un état de suffisance et d’exportation d’excédents de production à l’incapacité de fournir un minimum vital, lit-on dans le communiqué susmentionné.
« Intérêts étroits, calculs erronés et accords commerciaux inéquitables »!
L’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat affirme qu’il ne sera pas possible de remédier à ces situations et d’améliorer la situation du pays et de sa population si nous continuons à subir les pressions des intérêts étroits, des calculs erronés et des accords commerciaux inéquitables. Il est important de souligner que parier sur les ressources humaines tunisiennes reste le meilleur moyen de réaliser un développement global, équitable et durable, et constitue le meilleur critère pour construire une société cultivée et solide, dont les piliers sont le travail, l’éthique et les valeurs, ainsi que l’arme la plus importante pour remporter les batailles économiques et renforcer la compétitivité et la durabilité de l’entreprise tunisienne.
Il est également important de renforcer la paix sociale et de soutenir les relations professionnelles pour promouvoir l’entreprise et l’emploi, de développer les programmes d’éducation et de formation professionnelle, d’intégrer la recherche scientifique dans son environnement de production, de renforcer les capacités des institutions éducatives, de soutenir le partenariat entre les secteurs public et privé et le tissu associatif pour améliorer le système éducatif au profit des générations futures, et de combiner la connaissance scientifique, la compétence technologique, le comportement civilisé et le talent culturel.
Ghada DHAOUADI