Fondée le 7 mai 1977, et considérée comme premier organisme de défense des droits humains en Tunisie et « doyenne des ligues » sur le plan africain et même arabe, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) fête aujourd’hui son 46ème anniversaire. 

À cette occasion, la Ligue a publié un communiqué intitulé « À l’occasion du 46ème anniversaire de sa fondation, la LTDH est « une forteresse pour la défense de tous les droits de tous les peuples » et portant un rappel des luttes menées par l’organisation pendant des années, des rôles d’observation et défense des droits qu’elle avait joué sous différents régimes, ainsi que les restrictions qu’elle avait subi. La LTDH a présenté, dans le même contexte, une analyse de la situation actuelle que le pays traverse sur plus d’un niveau.

D’autre part, la Ligue a mentionné qu’elle « considère que l’essence de l’État civil et les principes des droits de l’homme sont l’égalité devant la loi et le droit de la société de lutter contre toutes les formes de corruption et de criminalité et de garantir que les auteurs de crimes ne soient pas impunis, quelles que soient leur identité ou leur fonction », et a également adressé une série d’appels et de messages en ce qui concerne : la liberté d’expression et de la presse, les droits et les libertés publiques et privés, la lutte contre la corruption, la criminalité et l’impunité, et les droits des femmes, des migrants et des catégories sociales vulnérables. 

Dans son communiqué, la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme :

  • Renouvelle sa condamnation ferme du ciblage des militants politiques et de l’arrestation de citoyens en raison de leur affiliation politique et condamne également les violations commises à l’encontre des personnes arrêtées pendant les étapes de l’arrestation et de l’enquête,
  • Met en garde contre la fabrication de charges et l’utilisation des institutions de l’État pour éliminer les opposants politiques et intimider les voix de l’opposition effective en tant que responsable direct de la protection des droits et de la surveillance de la sécurité des procédures et des garanties d’un procès équitable, Condamne la restriction de la liberté de la presse, la répression des journalistes et appelle les autorités à garantir leurs engagements en matière de respect des droits et des libertés, en particulier la liberté d’expression, et dans ce contexte, la Ligue appelle à l’annulation rapide du décret 54, Souligne que la lutte contre la criminalité et la poursuite des corrompus ne peuvent se faire que dans le respect des lois et des procédures, en garantissant les droits des accusés et les principes d’un procès équitable et l’indépendance du pouvoir judiciaire ;
  • Met en garde contre la prolongation de l’état d’urgence dans le pays et l’utilisation du pouvoir d’exception, ainsi que d’autres lois exceptionnelles, comme un moyen de restreindre l’espace public, de violer les droits et de restreindre les libertés constitue une menace pour le droit fondamental des citoyens à une vie décente ;
  • Renouvelle son attachement aux acquis de la révolution de la liberté et de la dignité et appelle toutes les composantes de la société civile à être vigilantes et à coordonner leurs efforts pour faire barrage à toute menace pesant sur les libertés publiques et privées et sur les fondements de la gouvernance participative ;
  • ET Réaffirme son engagement à adopter toutes les causes justes à l’intérieur et à l’extérieur, en tête desquelles la cause palestinienne ; s’appuyant sur la ferme conviction de ses militants et militantes et sur les acquis accumulés par la Ligue, et bénéficiant du soutien de ses alliés, de ses amis et de tous les défenseurs des droits de l’homme dans leurs dimensions universelles.

Rym CHAABANI