Le secteur pharmaceutique tunisien connaît de graves aléas mettant en péril la santé publique. Parmi ces obstacles, la rareté des médicaments occupe une place préoccupante, sur fond d’une dangereuse expansion des circuits parallèles et des voies anarchiques de distribution.

Dans ce contexte, la secrétaire générale adjointe du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT), Molka Elmoudir, a évoqué, dans un passage téléphonique au micro de la radio Express FM,  les raisons de la mise en garde par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens de Tunisie contre les dangers de l’approvisionnement en médicaments via des entrepôts et des voies anarchiques. En effet, la pharmacienne a indiqué qu’avec la pénurie de certains médicaments, des citoyens ont de plus en plus recours au circuit parallèle pour s’approvisionner en certains médicaments, ce qui représente un danger. Un phénomène qui a démarré en 2013 et qui est en train de s’aggraver.

Mme Elmoudir a ainsi rappelé que les médicaments doivent répondre à certaines conditions et protocoles de conservation qui doivent être respectés ainsi que des délais de péremption. En outre, ils comportent des substances parfois vénéneuses qui doivent être administrées selon des horaires et des dosages précis outre le fait qu’ils peuvent avoir des interactions avec les autres médicaments administrés aux patients.

Par ailleurs, certains lots peuvent contenir des impuretés et être rappelés, chose possible via la traçabilité instaurée dans les pharmacies mais impossibles sur les canaux de distribution anarchique. D’où la nécessité de passer par un pharmacien, car on ne peut pas dispenser une ordonnance n’importe comment, outre le fait que le passage par ces canaux encourage l’automédication.