À l’approche de l’Aïd El-Adha, une fête religieuse majeure à forte valeur sociale, les préparatifs battent leur plein en Tunisie. D’un côté, certains l’attendent avec impatience, remplis d’anticipation et de joie, dans l’espoir de se réunir en famille, de partager des moments chaleureux et de célébrer cette occasion spéciale. De l’autre côté, l’Aïd suscite des inquiétudes chez une grande partie des Tunisiennes et des Tunisiens, en raison de la détérioration de leur pouvoir d’achat et de la hausse des prix des moutons de sacrifice, symbole central de cette célébration. Mais en plus de ses prix qui ne cessent d’augmenter d’année en année, le mouton de l’aïd se trouve aussi confronté à une nouvelle pénurie, aggravée par une année de sécheresse. Ce qui pousserait vraisemblablement les autorités à importer, une nouvelle fois, des moutons de Roumanie ou d’Espagne pour combler le manque.

Du côté du gouvernement, le ministre de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, Abdelmonem Belati a mis l’accent, lors d’une séance de travail tenue lundi, sur l’importance de parachever les procédures et les préparatifs pour l’Aïd al-Adha, notamment, la fourniture des bêtes de sacrifice, et la fixation du coût de production, en tenant compte du pouvoir d’achat du citoyen, a indiqué le ministère de l’Agriculture dans un communiqué publié lundi. A cet égard, le ministre a souligné la nécessité de coordonner avec les autorités régionales pour la création de points de vente dans les différentes régions, utilisant la pesée à la balance pour la vente des bêtes de sacrifice .

Le ministre a mis en exergue l’importance économique du secteur des viandes, appelant à lui accorder plus d’importance, à travers la mise en place d’une stratégie efficace pour son développement. Il a dans ce cadre appelant à la création d’une banque de données qui regroupe les éleveurs et les propriétaires des ateliers d’engraissement , afin de faciliter l’appui aux petits éleveurs et de préserver la pérennité du secteur.

Le ministre a mis l’accent sur l’importance d’accorder plus d’intérêt aux abattoirs et d’organiser des séances de travail avec les parties concernées pour réviser certaines mesures. Consacrée au secteur des viandes rouges et à l’avancement des préparatifs pour l’Aïd al-Adha, la séance a permis de passer en revue la situation actuelle du secteur des viandes rouges, notamment avec la hausse des prix de fourrages à cause du déficit hydrique et de la guerre Russo-ukrainienne.

Pénurie de moutons à Tozeur

Il est important de noter, dans ce contexte, que le nombre des moutons de sacrifice proposé dans les différents points de vente des délégations du gouvernorat de Tozeur a baissé de 10 à 15% par rapport à la même période de l’année 2022, selon le chef du département de la production animale au sein du commissariat régional au développement agricole, Mkrem Arabi. Dans une déclaration à l’agence TAP, le responsable a indiqué que cette baisse participera à la hausse des prix des moutons de sacrifice précisant que les prix actuels varient entre 450 et 1100 dinars. A noter que le nombre du cheptel proposé actuellement dans la région à l’occasion d l’Aïd Al Idha est estimé à 7300 têtes de moutons de moins de 25 kilos, 3800 têtes de « Barcous » et 5000 têtes de « Berchni ».

Ghada DHAOUADI (avec TAP)