Célébrée le 7 juin de chaque année, la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments vise à intensifier et consolider les efforts et les actions tendant à prévenir, détecter et gérer les risques d’origine alimentaire. Les chiffres fournies cette année (2023) par l’OMS indiquent que 200 maladies sont causées par des aliments impropres à la consommation, allant de la diarrhée aux cancers, que 340 enfants de moins de 5 ans meurent en moyenne chaque jour de maladies d’origine alimentaire évitables et que 1 600 000 personnes par jour en moyenne tombent malades car elles ont consommé des aliments impropres à la consommation.
Lorsqu’on parle de la sécurité sanitaire des produits alimentaires, on ne peut pas discuter des questions relatives à l’hygiène au niveau de la production, la distribution, l’exposition et la vente ou la consommation sans aborder les contextes et circonstances liés aux économies nationales et le coût des maladies d’origine alimentaire, à la stabilité de la santé publique et au bien-être socio-économique. En revanche, il faut admettre que la contamination peut se produire à n’importe quel moment et même si le producteur ou le préparateur est le premier responsable, l’erreur menant l’apparition d’une insécurité alimentaire peut être commise aussi par les commerçants ou les consommateurs à cause d’un manque ou d’une absence totale des pratiques d’hygiène de base qui peuvent se manifester à travers une fausse méthode de préparation ou la non-conformité des conditions de l’exposition ou du stockage. Les facteurs et les perturbateurs environnementaux, les polluants organiques et les toxines d’origine naturelle y jouent aussi un rôle majeur.
Dans un rapport publié le 6 août 2020, l’Organisation mondiale de la santé estime que « 600 millions de personnes, soit près d’une sur 10 dans le monde, tombent malades chaque année après avoir consommé des aliments contaminés, 420 000 en meurent et 220 millions d’enfants contractent des maladies diarrhéiques et 96 000 en meurent suite à la consommation de certains aliments impropres » tout en soulignant que « les aliments insalubres créent un cercle vicieux de maladies et de malnutrition, touchant particulièrement les nourrissons, les jeunes enfants, les personnes âgées et les malades».
Une information publiée sur le site officiel de l’OMS indique, en outre, qu’une contamination par Listeria monocytogenes de viande prête à consommer avait causé, en 2017-2018, 1060 cas de listériose et 216 décès en Afrique du Sud. D’ailleurs, le fait d’avoir exporté les produits contaminés dans 15 autres pays africains a rendu l’adoption des mesures de gestion du risque à l’échelle internationale nécessaire à l’époque.
L’intégration de « la sécurité sanitaire des aliments dans des politiques et des programmes plus vastes », l’encouragement de « la collaboration multisectorielle entre les secteurs chargés de la santé publique, de la santé animale, de l’agriculture et autres afin d’améliorer la communication et d’agir conjointement » et la mise en place « d’un ensemble de systèmes et d’infrastructures alimentaires adaptés (des laboratoires, par exemple), afin de tenir compte des risques pour la sécurité sanitaire des aliments survenant tout au long de la chaîne alimentaire » font partie des recommandations adressées par l’OMS aux responsables de l’élaboration de politiques.
D’autre part, les personnes qui « manipulent les aliments et les consommateurs » ont été appelées à « connaître les denrées qu’ils utilisent notamment en lisant les étiquettes placées sur les emballages et en se familiarisant avec les risques alimentaires courants ». Les mêmes personnes sont concernées toutefois pas la mise en pratique des cinq clés de l’OMS pour des aliments plus sûrs au niveau de la manipulation et la préparation des aliments, la cultivation des fruits et des légumes et la vente des produits.
Les 5 clés de l’OMS pour des aliments plus sûrs (publiés sous formes de messages) sont comme suit : « Prenez l’habitude de la propreté», «Séparez les aliments crus des aliments cuits», «Faîtes bien cuire les aliments », « Maintenez les aliments à bonne température et « Utilisez de l’eau et des produits sûrs ».
Dans un contexte connexe, il est important de noter que certaines données présentées dans un rapport élaboré par Banque Mondiale en 2018, autour du poids économique des maladies d’origine alimentaire, indiquent que « les pertes de production annuelles dues à ces maladies dans les pays à revenu faible et intermédiaire s’élèvent à 95,2 milliards de dollars US, et le coût annuel des traitements à 15 milliards de dollars US ».
Rym CHAABANI