La parapharmacie est différente de la pharmacie : alors que la deuxième propose des substances en rapport avec la santé, la première met à disposition des produits d’hygiène, de beauté ou encore de soins. Apparus au début des années 1980 dans les grandes surfaces, les produits de la parapharmacie ont connu un succès immédiat. Ils sont ensuite venus occuper les rayons de nombreux magasins spécialisés et indépendants, ainsi que ceux des pharmacies. Selon la réglementation de la parapharmacie, ces commerces à part entière ne sont tenus à aucun numerus clausus, contrairement aux pharmacies. Ils peuvent donc vendre leurs produits sans prescription médicale.

Les pharmaciens ne cachent plus leur gêne profonde devant ce qui semble être carrément une dégradation de la profession et même une concurrence déloyale. Ils sont impuissants devant cette vague de nouveaux venus dans le secteur. Bien sûr, le seul avantage (si l’on peut parler ainsi) pour les pharmacies, c’est le monopole de la vente de médicaments. Pour le reste, les parapharmacies qui poussent partout s’en chargent. Intervenant sur les ondes de Radiomed, le secrétaire général du syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) Naoufel Amira  a indiqué, que la parapharmacie n’est pas organisée puisqu’en l’absence de réglementation, le secteur se développe de manière anarchique en Tunisie.  Il a dénoncé les pratiques de certaines parapharmacies qui n’hésitent pas à imiter les vitrines des pharmacies, allant jusqu’à emprunter leur caducée.  «Ce qui induit les gens en erreur. En France, ils portent le nom d’espaces de santé. Tous les aspects qui pourraient prêter à confusion : la couleur verte, une enseigne attirante avec surtout le mot « pharmacie » qui apparaît clairement, précédé de la précision « para » en police nettement plus petite, une devanture vitrée, un achalandage attractif, un intérieur élégant et bien éclairé, des employés en blouses blanches.  Ces espaces de vente profitent du flou juridique en Tunisie  pour prospérer d’une manière anarchique, puisque selon lui, il n’existe aucun cahier des charges qui réglemente leurs activités. Les gens achètent les produits sans s’interroger sur leur provenance ni sur les risques éventuels qu’ils peuvent avoir sur la santé. Les compléments alimentaires, les laits pour bébés, les plantes médicinales, les dépigmentants sont des produits cancérogènes et les dispositifs médicaux qui peuvent engendrer des accidents de santé publique. En parapharmacie, on trouve en vente des produits diététiques, d’hygiène corporelle, des cosmétiques, des aliments diététiques, des médicaments homéopathiques, allopathiques, des plantes médicinales, des huiles essentielles.La vente de ces produits requiert un conseil pharmaceutique, ce qui n’est pas toujours le cas dans les parapharmacies.

A propos du marché des compléments alimentaires, le secrétaire général du SPOT, a indiqué, que le secteur regorge de différents types de ces produits, notamment ceux destinés aux sportifs ainsi qu’aux personnes en déficience alimentaire. Parfois, certains consommateurs les utilisent par snobisme, d’où le risque de surdosage. Ce marché est anarchique et n’est point encadré légalement. Les compléments alimentaires sont vendus partout et ne subissent aucun contrôle de salubrité et de qualité. Ces produits peuvent avoir des effets secondaires et des interactions négatives avec certains médicaments. Ainsi, la mise en place d’une réglementation stricte et de normes de qualité et de sécurité est donc indispensable pour assurer la sécurité et la protection des consommateurs. Cette situation soulève des questions sur l’origine de ces produits et leur composition. Logiquement, la traçabilité de ces produits doit être assurée ainsi que leur qualité et leur sécurité. D’où l’urgence d’encadrer la commercialisation et en amont leur production ou leur importation, à travers une réglementation spécifique. Et ce, à l’instar des médicaments et des consommables, des dispositifs et des équipements médicaux, en vue de protéger la santé des utilisateurs de ces produits », insiste Naoufel Amira

Pour ce qui est du contrôle des produits qui se vendent dans ces espaces, il a souligné que le ministère de la santé n’a pas le droit de les inspecter car ce ne sont pas des produits médicamenteux, faisant savoir que cette prérogative ne relève même pas du ministère du commerce. Il s’est interrogé sur l’origine de leurs circuits de distribution et a appelé les ministères du commerce et de la santé à intervenir pour une organisation et un contrôle rigoureux du secteur afin de contrer les risques sanitaires.

 Prolifération des parapharmacies en ligne

La parapharmacie désigne l’ensemble des produits d’hygiène et de soins autorisés à la vente libre, c’est-à-dire vendus sans prescription médicale. Il est de coutume de retrouver ces produits en grandes surfaces et en magasins spécialisés. Certaines parapharmacies en assurent également la distribution. Comme de nombreux autres services, la parapharmacie est maintenant accessible sur internet. Une hypercroissance de la parapharmacie en ligne et des changements d’habitudes des consommateurs pousse la e-parapharmacie à répondre à ces nouvelles attentes et enjeux de santé.

Les parapharmacies en ligne permettent d’acheter des produits de santé et de bien-être de façon rapide et pratique. Elles mettent à la disposition des clients des  produits de santé, bébé, minceur, beauté à prix discount, livrés dans toute la Tunisie grâce notamment aux avantages classiques liés à l’e-commerce (vaste choix de produits, disponibilités immédiates d’informations supplémentaires, confort de la livraison à domicile, etc.). De plus, pour répondre à ces nouvelles demandes consommateurs, les parapharmacies en ligne ont aussi adapté leurs offres : avec des sélections de produits qui se complètent les uns les autres en fonction des saisons, des budgets et des problématiques de chacun.

Les plateformes qu’ils mettent en avant proposent un large éventail de produits, la plupart du temps à des prix attractifs. En effet, une parapharmacie propose des produits de soins et de beauté, des compléments alimentaires, des produits pour bébés ou encore des produits d’hygiène. Les produits qui sont commercialisés en parapharmacie ne nécessitent pas d’ordonnance

 

                                                            Kamel Bouaouina