La mort de Naël, adolescent français de 17 ans abattu mardi par un policier lors d’un contrôle routier, continue de susciter colère et indignation à Nanterre mais aussi un peu partout en France. Comme la veille, d’importantes tensions et dégradations ont émaillé la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs communes de la banlieue parisienne, les violences urbaines se propageant dans d’autres villes de France comme Toulouse et Lyon. Alors qu’Emmanuel Macron a évoqué un acte « inexplicable » et « inexcusable », la mère de l’adolescent a appelé à une marche de « la révolte » jeudi devant la préfecture des Hauts-de-Seine. L’une des avocates de la famille de Naël, Maître Jennifer Cambla, estime que les policiers ont menti. Elle redoute une « disparition de preuves », alors que le policier soupçonné d’avoir tiré sur l’automobiliste de 17 ans a été placé en garde à vue pour « homicide volontaire ».
En commentant les versions affirmant que Naël « était connu pour 15 mentions au fichier des antécédents judiciaires, notamment pour refus d’obtempérer » et qu’il avait « un casier judiciaire – long – », l’avocate de la famille de Naël, Jennifer Cambla, a considéré, dans des déclarations accordées aux médias, que c’est « absolument scandaleux de dire que c’était un délinquant alors que ce n’est pas du tout le cas et qu’il a un casier judiciaire vierge » et a également mentionné qu’il n’avait jamais été condamné définitivement par la justice et qu’il a un casier judiciaire vierge. D’après ses mots, le fait qu’il conduisait sans permis est un non sujet étant donné que le gouvernement a récemment évoqué l’idée de faire passer l’âge du permis à 17 ans.
Dans le même contexte, les avocats de la famille de Naël, Maîtres Yassine Bouzrou, Jennifer Cambla et Abdelmajid Benamara, ont annoncé dans un communiqué que la famille « se réserve le droit de poursuivre toutes les personnes qui inventeront des mentions inexistantes au casier judiciaire du jeune homme ».
Dans un tweet récemment partagé sur son compte Twitter officiel, Jean Luc Mélenchon a noté que « la peine de mort n’existe plus en France » en soulignant qu’aucun policier n’a le droit de tuer sauf légitime défense. Et d’ajouter : « S’il s’agissait d’un refus d’obtempérer de pollueurs ou d’émigrés fiscaux, on ne se poserait pas la question. Nous avons multiplié les alertes. Cette police incontrôlée par le pouvoir discrédite l’autorité de l’Etat. Elle doit être entièrement refondée. Condoléances affligées à la famille ».
« Dans l’immédiat, la France Insoumise et son groupe parlementaire demandent : La suspension immédiate de l’auteur du tir et des policiers qui ont menti pour couvrir son acte, Une enquête et des sanctions efficaces, La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les refus d’obtempérer comme notre groupe parlementaire l’avait déjà proposé au mois de janvier, L’abrogation de l’article 435-1 du Code de la sécurité intérieure issu d’une loi de 2017 de Bernard Cazeneuve et La dissolution du syndicat France Police qui a pris position officiellement pour saluer cet acte inqualifiable », c’est ce qui ressort d’un communiqué de presse publié le 28 juin courant par le groupe LFI-NUPES et la France insoumise sous le titre : « Nanterre : des réponses judiciaires et politiques sont indispensables ».
D’après les mots du même communiqué, la mort de ce jeune représente une tragédie qui a suscité « une émotion et une colère légitime dans l’ensemble de la population, d’autant plus que la version officielle initialement relayée a été rapidement démentie par la publication d’une vidéo édifiante ».
Pour sa part, le Président Français Emmanuel Macron a dit que « c’est à la Justice d’établir la vérité et d’assigner les responsabilités. Je souhaite que son travail puisse aboutir rapidement ».
« Nous partageons l’émotion et la peine de la famille et des proches du jeune Naël. Je veux leur dire notre solidarité et l’affection de la Nation. La justice a été immédiatement saisie. Nos policiers et nos gendarmes s’engagent pour nous protéger et servir la République. Je les remercie chaque jour pour cela. Ils le font dans un cadre déontologique qui doit être respecté. C’est à la Justice d’établir la vérité et d’assigner les responsabilités. Je souhaite que son travail puisse aboutir rapidement. » a-t-il expliqué en ajoutant : « Dans un tel contexte, ce dont Nanterre et la Nation ont besoin, c’est de respect et de calme ».
L’ancien Président Français, François Hollande, a souligné, à son tour, qu’il « revient à la justice désormais d’apporter le plus vite possible les réponses qui sont attendues ».
« J’adresse à la maman de Naël et à toute sa famille mes pensées les plus affligées. Perdre un enfant dans ces circonstances est insupportable … », a-t-il noté sur twitter.
Rym CHAABANI