Dans n’importe quelle œuvre la teneur du mérite est accentuée quand on évolue dans des contextes complexes voire parfois inextricables, et la consécration relative à ce mérite décèle par voie de conséquence une saveur inouïe.

De ce fait,le 11ème sacre remporté par les hommes de Faouzi Benzarti à l’issue d’un exercice 2022/2023 éprouvant à tous les points de vue, s’inscrit dans ce registre accentuant la symbolique et l’importance de statut de champion de Tunisie d’une Etoile sportive du sahel revenue de loin voire de très loin, faisant taire au passage tous les discours détracteurs qui ont fusé de partout dès l’entame de cette saison sportive 2022/2023.

La méthode-Othman Jenayah !

Avouons d’emblée que la situation qui prévalait à l’Etoile au mois de juillet dernier lors de l’avènement du nouvel establishment sous la conduite de l’inoxydable Othman Jenayah, était- sans ambages- chaotiques voire désastreuses, au point de remettre en question même la pérennité du club sahélien : des litiges juridico-financiers à la pelle, une situation financière étouffante,une interdiction de recrutement imposée par la FIFA,un effectif de plus de 40 joueurs, une absence des compétitions africaines pour la première fois depuis plus de 26 ans, sans oublier la défection des sponsors en guise de corollaire de tout ce constat morose.

Finalement, par sa pondération, son savoir-faire exceptionnel, son charisme et son expérience consommée durant sa longue et riche carrière managériale, Othman Jenayah a su redresser la barre sportivement et financièrement, avec à la clé une reconsidération du standing et de l’image de l’ESS aux yeux de ses partenaires de tous genres, qui semble reconquérir sa crédibilité et son aura.

A cet égard, le président étoilé et son équipe composée d’hommes dévoués, compétents et surtout crédibles, ont su redorer le blason du club sahélien, en générant des fonds estimant à plus de 8 millions de dinars afin de pouvoir clore les différents imbroglios juridiques pénalisant et recrédibiliser ainsi l’image de l’Etoile, avec une levée d’interdiction de recrutement salutaire et fortement impactante sur la marche de l’équipe notamment lors de la phase du play-off.

En fait, Othman Jenayah était le véritable mentor de la « nouvelle Etoile » en s’appuyant sur une efficacité managériale remarquable, une gestion calme et loin de tout affolement des différents dossiers épineux malgré leur complexité, évitant ainsi les sorties médiatiques superflus et de sombrer dans le jeu des coulisses de mauvais goût malgré la campagne d’acharnement et de populisme orchestrée par certains énergumènes insensés.

 Zied Jaziri, le mentor technique !

L’un des artisans majeurs du renouveau de l’Etoile, plus précisément par rapport au volet fondamentalement footballistique,n’est autre que le directeur sportif Zied Jaziri.

Ce dernier a été une fois de plus l’une des clés de la réussite de l’Etoile version 2022/2023 avec son apport exceptionnel dans la densification de la valeur technique du groupe avec son expertise, la pertinence de ses castings, son vécu indéniable et son tempérament de battant, autant de qualités qui ont clairement imprégné la vie du groupe et leur évolution.

Dans ce registre, on peut même évoquer le « label-Jaziri », puisque ce dernier a pratiquement reconduit la même méthode qui avait conduit l’Etoile au sacre final à l’issue de la saison 2015/2016,et qui a permis à l’ESS de rompre une période de disette qui a duré plus de sept ans.

En effet, Zied Jaziri a eu la perspicacité de dénicher lors du dernier mercato hivernal des joueurs certes talenteux,mais surtout dont les dénominateurs communs étaient de relancer leur carrière et de remporter le premier sacre dans leurs parcours respectifs, outre le fait qu’il n’ont pratiquement rien coûté à la trésorerie de l’Etoile : Jasser Khémiri évoluant aux Etats Unis et voulaient ardemment remettre à flot son nom sur le plan local, Youssef Abdelli qui sortait d’une expérience ratée avec Ahly Jeddah, Assyl Jaziri qui visait à se positionner lui aussi en Tunisie puisqu’il a fait sa carrière jusqu’ici en France à l’OGCNice,Hamza Jelassi qui n’a jamais remporté de titres durant sa carrière,Yassine Chammakhi qui visait à se remettre en selle après ses passages à vide de ces derniers mois, Fehmi Ben Romdhane qui tentait de relancer son parcours après des années d’errement et Soumaila Sidibé, un « rock » aux qualités indéniables et qui sera l’une des attractions de notre championnat l’année prochaine.

Un véritable puzzle technique à la Zied Jaziri et qui a fini par donner lieu à un résultat aussi exceptionnel qu’inattendu.

Le travail de fond de Mohamed Makcher !

Dans cette consécration amplement méritée- l’ESS n’a perdu son fauteuil de leader d’une seule fois durant toute la saison- il ne faut guère omettre le mérite de l’ancien coach et enfant du club Mohamed Mkacher, qui a su mettre en place les premiers jalons de la réussite de l’Etoile, en prenant en main un groupe pléthorique en termes de nombre, qu’il a pu dégraisser par la suite, et imposant une discipline technique et comportementale remarquables durant son parcours à la tête de l’équipe.

Faouzi Benzarti, le magicien inoxydable

Il est tout simplement l’homme providentiel de l’Etoile, puisque le technicien de 73 ans a remporté 8 trophées avec le club sahélien, avec notamment quatre titres de champion de Tunisie( 1987,2007,2016 et 2023).

Son tout récent passage à la tête de l’Etoile a été une fois de plus couronné de réussite époustouflante, puisqu’en l’espace de quatre mois, Faouzi Benzarti a pu hisser les coéquipiers de Oussama Abid sur le toit du football tunisien,en s’appuyant sur ses convictions coutumières en termes d’engagement, de surpassement et de goût de l’effort, bien que certains estiment que le mode Faouzi Benzarti a connu certains réajustement puisque l’on évoque désormais un Benzarti plus pragmatique ou avouons-le clairement plus prudent, puisque l’arrière garde de l’ESS occupe la place de première défense du championnat avec seulement trois buts encaissés lors de la phase du play-off.

En bref, les étoilés garderont longtemps en mémoire le sacre de 2022/2023 conquis dans des circonstances exceptionnellement éprouvantes, signant ainsi de la plus des manières le renouveau d’une Etoile « new-look » et surtout reconsidérée.

                                 Hatem REGAIEG