Par Samia Harrar
L’urgence de réparer l’humain, cela devrait nous (vous) interpeller.
Car, indéniablement, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, dans nos modes de penser. Quelque chose qui ne tourne plus rond, et qui a eu le temps, et toute latitude, de prendre de l’ampleur. Cela découle sur une « faille », qui fait boule de neige et enfle, jusqu’à nous éclater à la figure. Le contraire « d’invisibiliser » ça serait quoi ?
En réalité, c’est cela le phénomène : une « amplification » de tout ce qui a rapport à la détestation, A la haine de l’Autre en somme. Qui n’est pas spécifique à une seule société mais à des « sociétés », démultipliées comme des champignons vénéneux, qui peuvent, de prime abord, induire en erreur, en réussissant à travestir l’intention, jusqu’à lui donner moyen, et puissance, à se matérialiser, lorsqu’il est, bien souvent, trop tard, pour arrêter quoi que ce soit.
Extirper les « racines » du mal, ce n’est pas une mince affaire lorsqu’il faut s’attaquer à des modes de penser, et d’exister, nourris par des idéologies, forcément rances et meurtrières. Car le discours, servi en amont, pour alimenter les malentendus, bientôt transmués en haine, est relayé par des actes, qui appellent à un point de non-retour, quand ils sont, à l’avance, exempts de « châtiments » puisqu’ils auront pris le biais de « paroles » officielles, qui autorisent, implicitement ou explicitement, de plus en plus, toutes les dérives.
Est-il possible de faire le lien, dans l’échelle du mal, entre ce qui se passe aujourd’hui en Cisjordanie, sous la coupe d’un gouvernement israélien sanguinaire, l’assassinat d’un adolescent de 17 ans, issu de l’immigration, par un policier français qui lui a tiré dessus à bout portant pour « refus d’obtempérer », et l’autodafé du saint Coran en Suède, lors d’une manifestation autorisée qui plus est, le jour de l’Aïd El Idha, devant la grande mosquée à Stockholm ?
Oui, il est facile de faire le lien, parce que celui qui vole un œuf… etc, et le contraire aussi puisque tout est installé, d’emblée, pour permettre à ce que la « machine » de la destruction de l’humain, puisse se mettre en marche, sans rencontrer d’entraves sur sa route.
Notre planète a besoin d’être réparée. Certes. Mais l’urgence écologique ne doit, en aucune façon, éclipser ce qui est, tout aussi important, que l’on ne doit plus quitter des yeux, avant réparation : l’humain qui se dégrade, à un rythme affolant, et qui augure du pire. Du pire du pire ?
C’est la pleine conscience, de ce qui ne va pas, de ce qui ne plus, qui doit être le « catalyseur » à toute entreprise de reconstruction. A l’échelle individuelle, à l’échelle sociétale, à l’échelle des pays en somme, qui, ne gagneraient rien, à attendre, l’avènement du Messie, puisqu’il ne viendra pas. Il faut alors trouver d’autres moyens. Qui en passent forcément par l’humain. Ce n’est pas impossible mais cela commence très tôt. Sur les « bancs » de l’école. Le reste suit…