Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Moncef Boukthir, a souligné lors de sa participation à distance, aux travaux de la 14ème conférence sur l’environnement et le développement, l’importance de la coopération internationale. Il a également affirmé l’impératif d’échanger les idées face aux défis multiples imposés par les changements climatiques et la dégradation de l’environnement, indique un communiqué du ministère rendu public.

Boukthir a signalé, lors de cette conférence organisée à Cuba le 4 juillet courant, avec la participation des ministres de l’environnement, des sciences et de technologie et de l’innovation du groupe des 77 et de la Chine, la nécessité de consolider les initiatives internationales appuyant l’exploitation des sciences et des technologies afin d’atteindre les objectifs du développement durable.

L’économie du savoir

Boukthir a mis en exergue, à cette occasion, l’adoption par la Tunisie d’un nouveau modèle de développement à travers la stratégie de l’année 2035, se basant sur un système national, de recherches scientifiques, qui représente un pilier de l’économie du savoir. L’université tunisienne s’est adaptée aux besoins en matière de formation des futurs diplômés et des chercheurs dans les domaines des énergies renouvelables et de l’environnement, a notamment fait remarquer Boukthir.

La Tunisie qui n’a jamais cessé d’appeler à l’accroissement des efforts internationaux afin de faire face aux états d’urgence et catastrophe naturelle, est fortement exposée aux changements climatiques à l’instar des autres pays du Sud, a encore noté Boukthir.

 

En effet, le changement climatique est une réalité mondiale qui affecte de nombreux pays à travers le monde, y compris la Tunisie. Notre pays, connu pour sa beauté naturelle et sa richesse culturelle, est confronté à une série de défis environnementaux dus aux effets du changement climatique. Ces dernières années, la Tunisie connaît une augmentation des températures moyennes, ce qui entraîne des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses. Ces vagues de chaleur ont un impact direct sur la santé humaine, augmentant les risques de maladies liées à la chaleur et de stress thermique. De plus, elles affectent l’agriculture en réduisant les rendements des cultures et en compromettant la sécurité alimentaire. Le changement climatique a également un impact sur la disponibilité de l’eau. Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes, réduisant les réserves d’eau douce et mettant en péril l’approvisionnement en eau pour les populations et l’agriculture. Cela crée des tensions supplémentaires entre les utilisations domestiques, industrielles et agricoles de l’eau, augmentant les risques de conflits liés à l’eau comme c’est le cas actuellement dans plusieurs régions. Mais ce problème a des effets négatifs aussi sur perturbation des écosystèmes. Les espèces animales et végétales sont confrontées à des perturbations de leurs habitats naturels, ce qui entraîne une diminution de la biodiversité. Ces écosystèmes jouent un rôle crucial dans la régulation du climat et la fourniture de services écosystémiques, et leur dégradation aura des répercussions à long terme sur la société tunisienne.

Le changement climatique est une menace sérieuse pour la Tunisie et nécessite une action urgente et collective. Les agriculteurs sont les premières victimes des conséquences des changements climatiques. Comme le cas des agriculteurs à Jendouba. Au fait, les quantités de céréales collectées dans le gouvernorat de Jendouba jusqu’à la date du 5 juillet 2023, n’a pas dépassée les 218 mille quintaux, après la récolte de près de 66% des superficies céréalières dans la région, en présage à une baisse significative de la production par rapport à la saison dernière.

Pour l’activation du Fonds des catastrophes naturelles

Une situation accablante face à laquelle, un nombre important de producteurs de céréales dans la région ont lancé un appel au ministère de l’Agriculture pour activer le Fonds des Catastrophes Naturelles, afin qu’ils soient aptes à couvrir leurs dettes et être en mesure de s’acquérir les semences de la prochaine saison. Un responsable du Commissariat Régional du Développement Agricole (CRDA) a affirmé à la tap, que le taux de production céréalière pour cette saison, n’a pas dépassé les 13 quintaux/hectare, contre plus de 28 quintaux/ha l’année dernière. Il a ajouté  que les estimations de la récolte de la saison en cours, ne dépassent pas les 600 mille quintaux, contre 1,9 million de quintaux l’année écoulée.

La Tunisie doit absolument trouver des solutions aux changements climatiques. La mise en œuvre de politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à promouvoir les énergies renouvelables, à renforcer la résilience aux événements climatiques extrêmes et à protéger les écosystèmes est cruciale pour faire face à ces défis. De plus, il est important de sensibiliser et d’éduquer les citoyens sur les enjeux climatiques afin de mobiliser un soutien plus large pour les mesures d’adaptation et d’atténuation. La Tunisie a la possibilité de jouer un rôle de leader régional dans la lutte contre le changement climatique en mettant en place des politiques ambitieuses et en collaborant avec d’autres pays et organisations internationales. En agissant maintenant, nous pouvons préserver l’environnement tunisien, protéger la santé et le bien-être des citoyens et garantir un avenir durable pour les générations futures.

Leila SELMI