Contrairement à ce qui se passe partout ailleurs dans le monde, nos décideurs fédéraux adoptent épisodiquement le système d’une compétition à deux poules qui a toujours été grandement nocif pour la plupart des clubs. Pour l’exercice à venir, et en dépit de l’assurance de ces instances à l’orée de la saison dernière (à deux poules) que ce recours serait ponctuel avec adoption de la poule unique pour l’année 2023/2024, on avance çà et là la même approche que la saison défunte. Ballons d’essai pour tâter le terrain et jauger de l’ampleur des réactions des clubs ? Possible.
Des boites prématurément en hibernation
Avec l’adoption du play-off et du play-out, déjà à la mi-saison, les clubs démunis et appelés à évoluer au palier inférieur sont contraints à un chômage forcé. Mais leurs responsables sont dans l’obligation d’honorer financièrement leurs engagements vis -à-vis de leurs subordonnés (joueurs, staffs technique, administratif et médical). Avec des caisses à l’agonie, répondre aux exigences de leurs affilés est un problème des plus pentus à résoudre comme ce fut le cas cette année pour la Chebba et Rejiche.
Les « assurés » qui lâchent du lest
Parmi les heureux candidats à meubler le play-off et exception faite des ténors habitués à disputer les places d’honneur qualificatives pour les campagnes Africaines, les autres assurés de leur maintien et donc de leur appartenance l’année suivante à l’élite lèvent le pied et ne se donnent à fond la caisse que parcimonieusement, à la tête du client à rencontrer et surtout selon les motivations » extérieures… » promises par d’autres boites. Sans citer qui que ce soit, les exemples de ce genre « d’encouragement légal » n’ont pas manqué cette année…Attendu, du fait que les joueurs de ces clubs ne sont pas payés, pratiquement toujours en grève pour de lourdes ardoises non honorées avec des entraineurs se succédant à une cadence effrénée pour les prendre en charge suppléant des collègues partis ailleurs fuyant l’oisiveté et surtout l’absence prolongée d’émoluments.
Les leaders handicapés
Autre son de cloche pour grosses pointures visant le sacre. Pour chaque poule, quatre points de bonus (4) au premier, trois points (3) au dauphin, deux points (2) au troisième et un point (1) au quatrième. Barème ne tenant nullement compte des performances réalisées par telle ou telle équipe parvenant par exemple à écraser tous ses adversaires de la poule et à les distancer largement.
Egalité pénalisante avec l’autre poule
Un club (X) caracolant au sein de sa poule se trouve de facto à égalité de points avec le leader de l’autre poule, à uniquement un tout petit point des deux seconds, de seulement deux longueurs des deux troisièmes et à quatre paliers des deux autres quatrièmes. Maigre avantage qui ne reconnait point sur le plan comptable le mérite et les performances réussis lors de la première phase. Car avec la poule unique, un solide prétendant parvient à creuser un écart conséquent avec les poursuivants, écart souvent définitif lui permettant de voir venir et d’effectuer un turn-over salutaire pour ses troupes pour aborder dans les meilleures conditions mentales et surtout physiques les compétitions continentales.
Oui pour la poule unique
Il serait donc souhaitable voire hautement recommandable que les instances rectifient le tir en revoyant leur copie car il y va de la crédibilité de notre compétition histoire de ne point causer de graves préjudices aux clubs aux antipodes de la hiérarchie : les démunis partant rapidement en vacances et les grosses pointures lorgnant vers le podium. Serait-ce trop demander ?
Mohamed Sahbi RAMMAH