L’organisation « Article 19 » a récemment publié le « Global Expression Report » (GxR) pour l’année 2023 indiquant que « la liberté d’expression est menacée et en déclin à travers le monde » et soulignant que « les progrès des niveaux mondiaux de démocratie réalisés au cours des 35 dernières années ont été anéantis » et que « les gens subissent désormais des limites à leurs droits démocratiques à des niveaux jamais vus depuis 1986 ».
D’après ce rapport, 363 millions de personnes dans 12 pays ont vu leur liberté d’expression décliner, tandis que 165 millions de personnes dans 7 pays ont vu leur liberté d’expression progresser au cours de l’année dernière. En revanche, 4,7 milliards de personnes dans 51 pays ont connu des baisses au niveau de leur liberté d’expression et seulement 673 millions de personnes dans 25 pays ont témoigné des progrès au cours des cinq dernières années.
Selon les informations fournies dans le même rapport, un déclin de la liberté d’expression de 6,3 milliards de personnes dans 81 pays a été enregistré au cours des 10 dernières années. Il a été noté, entre-autres, que 363 journalistes étaient derrière les barreaux à la fin de l’année 2022. Asif Sultan (de l’Inde), Abdallah Choucha et Ahmed Allam (de l’Égypte), Adel Benaïmah et Ali Al-Omari (de l’Arabie Saoudite), Adel Karimi et Afshin Gholami (de l’Iran), Abdurrahman Öncü et Ali Ünal (de la Turquie), Guhdar Zebari (de l’Irak), Lê Anh Hung (du Vietnam) font partie de ces journalistes.
Il est important de noter, à cet égard, que l’Iran, la Chine, le Myanmar, la Turquie et la Biélorussie sont classés comme « les principaux geôliers ».
D’autre part, la même source indique que 401 défenseurs des droits humains ont été assassinés en 2022, dont 186 en Colombie, 50 en Ukraine et 45 au Mexique, et que 87 journalistes ont été assassinés durant la même année.
Chiffres et statistiques significatifs : « Seulement 13 % d’entre nous vivent maintenant dans des pays ouverts – moins de personnes qu’à tout moment de ce siècle jusqu’à présent », « La répression a augmenté pour 80 % d’entre nous dans le monde », « Plus de 6 milliards de personnes vivent avec moins de liberté d’expression qu’en 2000 » …
En ce qui concerne notre pays, la Tunisie, qui est considérée comme l’un des pays qui bénéficient le plus de la liberté d’expression dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a été classée 76 sur 161 pays, soit première au niveau des pays d’Afrique du Nord et du monde arabe malgré ce qui a été qualifié d’une « détérioration de la liberté d’expression marquée par une recrudescence des condamnations, des arrestations, du harcèlement et des poursuites contre journalistes, ainsi que contre des utilisateurs des réseaux sociaux ».
Dans un contexte connexe, les auteurs ont mentionné que « l’Afrique subsaharienne est représentée en termes de pays en avance sur toutes les échelles de temps clés » tout en soulignant que « la région représente 7 % des avancées sur la période de 1 an, 36 % sur la période de 5 ans et 43 % sur la période de 10 ans. -période d’un an ».
S’agissant de la violence politique ciblant les civils, les statistiques indiquent que plus de 125 700 événements survenus dans le monde en 2022 ont entraîné plus de 145 500 décès signalés. En fait, ces statistiques sont basées sur certaines estimations présentées de la part de l’ACLED ( le projet : Armed Conflict Location & Event Data ) et affirmant que « jusqu’à 20 % de la population mondiale – soit environ 1,7 milliard de personnes – ont été exposées à la violence politique ».
Rym CHAABANI