Pendant de longs mois, le coronavirus a déserté nos conversations, laissant nos esprits respirer après une épreuve ardue. Les journaux ont tourné leurs pages vers d’autres récits, les plateaux médiatiques ont changé de sujet presque comme par réflexe. Le décompte quotidien des cas positifs s’est estompé, le dernier bilan a été publié le 20 juin 2023 sur la page officielle du ministère de la Santé.

Les peurs jadis palpables se sont transformées en souvenirs de confinement et de mesures strictes, laissant place à un moment de soulagement éphèmére. Le virus ressurgit progressivement. Les conversations s’en emparent à nouveau, les experts décortiquent de nouvelles analyses. L’irruption de nouveaux variants a mis en évidence la menace toujours présente de ce virus.

« Nous devons suivre la situation de près »

En effet,  le directeur de l’Institut Pasteur, Hechmi Louzir a annoncé, dans une déclaration accordée le 17 août 2023 à la radio « Express FM », qu’ une hausse des cas de Coronavirus parallèlement à la parution du nouveau variant  » EG.5  » (surnommé par certains Eris). Il s’agit d’un sous-lignage de XBB.1 (souche d’Omicron).
Selon la même source, les symptômes du variant Iris étaient les mêmes que ceux des autres variants du Coronavirus. Il s’agit actuellement du variant dominant. Il est le plus détecté lors du découpage ADN.
 » L’OMS l’a classé comme variant sous-surveillance… Nous devons suivre la situation de près… Il n’y a pas de mesures particulières jusqu’à maintenant… En Tunisie, le nombre de cas positifs au Coronavirus a augmenté… Il y a des cas d’hospitalisation. Mais, le chiffre est très faible… Il n’y a pas de risque quant à la capacité d’accueil des hôpitaux et de gestion de ces cas « , a expliqué Louzir
Le directeur de l’Institut Pasteur a estimé que ce variant était présent sur le territoire national.

D’après Louzir, il n’y avait pas encore eu de découpage ADN d’échantillons prélevés récemment. Ceci aura lieu durant cette semaine et permettra d’affirmer, scientifiquement, l’existence de cas positifs au variant Eris en Tunisie. Le nombre de cas a augmenté à l’échelle mondiale en même temps que l’apparition du variant.

Trois variants d’intéret et sept variants sous surveillance!

D’un autre coté, l’Organisation mondiale de la santé et les autorités sanitaires américaines ont annoncé, le vendredi 18 août, surveiller de près un nouveau variant du virus du Covid-19, même si « pour l’heure l’impact potentiel des nombreuses mutations de BA.2.86 sont inconnues ». L’OMS a décidé de classer de nouveau variant « dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre (supérieur à 30) de mutations du gène Spike qu’il porte », écrit l’organisation dans son bulletin épidémiologique consacré à la pandémie de Covid-19 et diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.

C’est la protéine Spike qui donne au virus son aspect hérissé et c’est elle qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l’hôte. Pour l’heure, ce nouveau variant a seulement été détecté en Israël, au Danemark et aux Etats-Unis. Dans ces derniers, les CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) ont également indiqué surveiller de près le variant, dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter). Actuellement, seules quatre séquences connues de ce variant ont été signalées, sans lien épidémiologique associé connu, explique l’OMS.

« L’impact potentiel des mutations BA.2.86 sont actuellement inconnues et font l’objet d’une évaluation minutieuse », précise l’organisation, qui souligne une nouvelle fois l’importance de continuer à surveiller, à séquencer et à notifier les autorités compétentes pour avoir une vision exacte et d’ensemble de la pandémie de Covid-19. L’OMS traque actuellement trois variants d’intérêt (XBB.1.5, XBB.1.16 et EG.5) et sept variants sont classés sous surveillance (BA.2.75, BA.2.86, CH.1.1, XBB, XBB.1.9.1, XBB.1.9.2 et XBB.2.3). La plupart des Etats qui avaient mis en place des dispositifs de surveillance spécifiques de la présence du virus du Covid-19 et de ses variants les ont en général démantelés, estimant que la menace était désormais moins sévère et ne justifiait plus ces dépenses, lit-on sur le site de « Capital ». Et d’ajouter que l’OMS n’a de cesse de dénoncer ce « désarmement » et continue « d’appeler à une meilleure surveillance, séquençage et notification de la Covid-19 alors que ce virus continue de circuler et d’évoluer ». Si, depuis début mai, l’OMS ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, « le virus continue de circuler dans tous les pays, continue de tuer et continue de changer », a encore souligné la semaine dernière son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus.

 

 

Ghada DHAOUADI