Le ministère du Commerce et du développement des exportations œuvre à la révision des dispositions de l’accord de libre-échange avec la Turquie afin d’alléger le déficit de la balance commerciale avec ce pays.
Le ministère envisage dans ce cadre, d’élargir la liste des produits exclus du régime privilégié, notamment, les produits similaires fabriqués sur le marché local et les industries qui affrontent des difficultés à cause de l’intensification des importations turques.
Le ministère rappelle, dans un document rendu public ce week-end, que d’autres mesures de défense commerciale sont activées à la demande de l’industrie nationale affectée par des pratiques déloyales à l’importation ou par des importations massives, outre la défense des exportations qui vise à affronter la tendance protectionniste croissante prise par de nombreux pays.
Rationalisation des importations
Il s’agit entre autres d’imposer des taxes protectionnistes pour fournir des ressources supplémentaires au trésor public et de mettre en place une plateforme d’enregistrement des exportateurs étrangers autorisés à exporter leurs produits vers le marché tunisien, et ce, en coordination avec les structures concernées.
Pour certains produits, des conditions techniques et des frais d’inscription seront imposés aux exportateurs souhaitant accéder au marché tunisien, selon la même source.
Afin de lutter contre le phénomène d’importation anarchique, le ministère a également, rappelé qu’un système de contrôle préalable à l’importation des produits de consommation a été mis en œuvre outre le contrôle des demandes de domiciliation de titre de Commerce Extérieur pour l’importation de ces produits. Il a fait savoir que le contrôle de l’origine des produits a été renforcé pour lutter contre la manipulation de l’origine pratiquée par certains exportateurs pour bénéficier du régime privilégié, outre la lutte contre les fausses déclarations de valeur des marchandises pour favoriser la mobilisation de ressources.
Développement des exportations
S’agissant du développement des exportations, la même source a fait savoir que le taux d’avancement de la numérisation des procédures du commerce extérieur a atteint plus de 50%. Cette numérisation engagée avec les structures intervenantes, comprend 70 procédures bancaires et douanières, de transport et de contrôle technique à l’exportation et à l’importation. Ces procédures digitalisées devraient être généralisées dans tous les ports et une unité de gestion par objectifs pour la numérisation et la simplification des mesures de commerce extérieur est en cours de création.
Il s’agit en outre, de moderniser le service SOS EXPORT qui vise à assurer le traitement des problèmes enregistrés par les opérateurs économiques, notamment, les exportateurs, et à identifier des solutions appropriées dans les meilleurs délais.
Sur un autre plan, le ministère du commerce fait savoir que les préparatifs de la deuxième réunion du Conseil Supérieur de l’exportation sont en cours et que les travaux seront axés sur le marché africain et les questions liées à la formation et à la logistique.
Les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants, durant les sept premiers mois de l’année 2023, montrent que les exportations ont augmenté de 11,1% contre +23,1% durant la même période en 2022. Elles ont atteint le niveau de 36151,1 MD contre 32529,1 MD durant les sept premiers mois de l’année 2022.L’INS a expliqué la hausse observée au niveau des exportations par l’augmentation enregistrée dans plusieurs secteurs particulièrement les industries agro-alimentaires, où l’augmentation a atteint 13,6% et 13,3% pour les textiles, habillement et cuirs de 13,3% et contre 19,4% pour les industries mécaniques et électriques de 19,4%. En revanche, les exportations du secteur de l’énergie ont baissé de 28,8% et celles des mines, phosphates et dérivés de 5,4%. Les exportations tunisiennes vers l’Union Européenne (71,4% du total des exportations) ont augmenté de 15,7%.
(avec TAP)