A l’issue d’un bras de fer de deux mois avec le régime militaire nigérien, le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir le retrait « d’ici la fin de l’année » des 1 500 militaires français basés au Niger, qui était avant le coup d’Etat du 26 juillet l’un des derniers alliés de Paris au Sahel. Les militaires au pouvoir à Niamey ont célébré « une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger ». La France, qui va retirer ses soldats du Niger, a déjà dû rappeler ses troupes en 2022 et 2023 de trois autres anciennes colonies, Mali, Centrafrique et Burkina Faso.
Plus de neuf ans après avoir été accueillis au Mali comme des « sauveurs » face aux groupes djihadistes, les militaires français ont achevé le 15 août 2022 leur retrait du pays. Peu après le retrait du Mali, les 47 derniers militaires français déployés en Centrafrique ont décollé le 15 décembre 2022 de l’aéroport de Bangui. L’essentiel des 130 militaires qui composaient le contingent avait quitté le pays les semaines précédentes. Ce retrait avait été décidé par Paris en juin 2021, face au rôle grandissant de Wagner dans ce pays, en guerre civile depuis 2013. En janvier 2023, le Burkina Faso a demandé à son tour le départ dans un délai d’un mois des troupes françaises stationnées sur son sol, en dénonçant un accord de décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays sahélien. Le contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force Sabre, a plié bagage en février. Ouagadougou a aussi engagé un rapprochement avec la Russie depuis le coup d’Etat de septembre 2022.
La France reste la seule ancienne puissance coloniale à posséder encore des bases en Afrique : au Tchad (1 000 personnes), en Côte d’Ivoire (900), au Sénégal (400) et au Gabon (400), outre Djibouti (1 500), qui est aussi tournée vers l’Océan indien.