Le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche a annoncé, le 26 septembre 2023, l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, des importations de bovins et de cervidés des régions françaises où la maladie hémorragique épizootique (MHE) a été détectée (Hautes Pyrénées /Pyrénées Atlantiques) et les zones environnantes (Les Landes, le Gers, la Haute-Garonne et l’Ariège, Gironde, Lot-et-Garonne, Tarn-et-Garonne, Tarn, Aude et Pyrénées-Orientales).
Dans le même contexte, le département agricole a souligné la nécessité, pour les importateurs d’animaux et de produits animaux de prendre contact avec les services centraux et régionaux compétents du ministère en vue de prendre connaissance des conditions zoo-sanitaires spécifiques exigées par la situation zoo-sanitaire du pays exportateur au moment de l’importation conformément à l’article 2 du Décret n° 2002-668 du 26 mars 2002, organisant l’intervention des médecins vétérinaires et des agents chargés du contrôle sanitaire vétérinaire à l’importation et à l’exportation.
Origines, symptômes et causes
A noter que la maladie hémorragique épizootique (MHE) est une maladie virale transmise entre les animaux par des insectes piqueurs hématophages du genre Culicoides. Elle affecte les ruminants sauvages (notamment les cervidés) et domestiques (notamment les bovins et dans une moindre mesure les petits ruminants). La maladie n’est toutefois pas transmissible aux humains. Elle a été détectée pour la première fois en Tunisie et au Maghreb Arabe en 2006, a indique l’agence TAP. Et d’ajouter que cette maladie provoque des symptômes très proches de ceux de la maladie de la langue bleue avec une fièvre importante, de l’apathie, de l’anorexie, des boiteries, des lésions buccales et des difficultés respiratoires.
La contamination doit être confirmée par une analyse sanguine puis l’animal mis à l’écart et soigné. « On observe moins d’1% de mortalité chez les bovins mais le virus peut être très mortel chez les cervidés, avec des taux de mortalité de plus de 90% observés aux États-Unis », indique à l’AFP Stephan Zientara, directeur du laboratoire de santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire française (Anses). Néanmoins, en Europe, on ne sait pas encore si les cervidés sont sensibles à la maladie, lit-on sur le site de « Ouest-France » La MHE a été découverte pour la première fois aux États-Unis en 1955, où elle affecte particulièrement le cerf à queue blanche. Elle circule par ailleurs en Australie, en Asie, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Jusqu’à l’an dernier, l’Europe était épargnée. Le premier cas est apparu en octobre 2022 en Sardaigne, puis deux autres – en Sicile et en Andalousie – ont été détectés le mois suivant. Dans la péninsule ibérique, le suivi des cas dans la faune sauvage et dans les élevages a révélé une remontée progressive du Sud vers le Nord et l’Est ces derniers mois. Les derniers cas recensés par les autorités espagnoles fin août se situaient à moins de 100 kilomètres de la frontière française, selon la même source.
Selon l’Anses, l’arrivée de la MHE sur notre continent est une conséquence du dérèglement climatique qui, à cause de la hausse des températures, donne aux moucherons vecteurs des conditions de développement et de vie plus favorables, lit-on encore sur le site susmentionné « L’hypothèse la plus probable est que les moucherons ont été transportés à travers la Méditerranée par le vent. Cela expliquerait l’apparition simultanée de la maladie dans plusieurs endroits d’Europe du sud », explique Stéphan Zientara.
Ghada DHAOUADI