« » On ne peut pas accueillir toute la misère du monde « , dixit le Président français Emmanuel Macron paraphrasant l’ancien premier ministre Michel Rocard. Une phrase qui n’a d’intérêt que pour ceux qui théâtralisent la souffrance des autres. En réalité, personne n’exige de la France ou de l’Europe d’accueillir toute la misère du monde, elle serait bien trop lourde à porter. Ce qui est par contre demandé, c’est d’être responsable face aux causes profondes de cette misère pour élaborer des réponses durables et équitables », lit-on dans un communiqué de presse datant du 27 septembre et publié par le Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux ( FTDES ) sous le titre : « Propos de Marcon : Les humains ne peuvent continuer à endurer » la misérabilité » des politiques de haine et de discrimination ».
En considérant que « le Président français s’est explicitement référé à la ville de Sfax comme point principal de départ des migrants », le FTDES a souligné dans le même communiqué qu’il s’agit d’un « acharnement à désigner un coupable est un procédé bien connu qui permet principalement de mettre sous silence les contradictions et les effets pervers des choix politiques opérés depuis des décennies ». Et d’ajouter : « Le Président Macron a de nouveau pointé la conditionnalité de l’aide internationale par la collaboration à contenir les mouvements vers la rive Nord, allant jusqu’à invoquer la nécessité d’une présence des forces de sécurité européennes sur le territoire des pays du Sud ».
D’après le FTDES, les propos du président français Emmanuel Macron, qui sont basés d’après ses mots sur « l’adoption du choix d’externalisation des frontières européennes et de l’approche sécuritaire », ne mènent qu’à « l’aggravation des tragédies humaines sur les rives de La Manche et de la Méditerranée ».
« La migration n’est source de » misère » qu’en conséquence des approches sélectives appliquées au droit. Une approche désormais sans complexe, s’alliant à des Etats africains incompétents et ravagés par la corruption, qui servent avant tout les politiques des grandes puissances et leurs économies. Au final, le système voulu par les grands de ce monde classifie les êtres humains sur la base de leur utilité, les assimilant à la misère quand » non désirés » …. Les migrants s’isolent, continuent à subir la stigmatisation, les inégalités, l’instrumentalisation. La peur, sous l’impulsion de la compétition politicienne, contamine les populations et propage la haine et le racisme au cœur des sociétés. Nous avons désormais besoin d’une Europe responsable et solidaire, non pas pour accueillir toute la misère du monde, mais pour éviter au monde de sombrer dans le chaos », lit-on notamment dans le même communiqué récemment rendu public par le FTDES.
Pour rappel, le président français Emmanuel Macron a indiqué lors d’une interview datant du 24 septembre courant sur TF1 et France 2 que « la plupart des migrants qui sont arrivés à Lampedusa venaient d’Afrique subsaharienne avec beaucoup de pays qui reçoivent beaucoup d’aide publique en développement »
« Là, on a eu en quelques heures, en tout cas en quelques jours, plusieurs milliers de migrants qui arrivent à Lampedusa et qui partent tous du port de Sfax », a-t-il entre-autres précisé.
Dans le même contexte, le président Macron a exprimé sa volonté qu’une « politique responsable soit engagée en européen avec la Tunisie ». Et d’ajouter : « On vous aide budgétairement. Et là-dessus, l’Italie et la France sont d’accord ensemble, je souhaite qu’on obtienne un accord européen. Il se trouve qu’on va beaucoup parler d’immigration parce que nous avons … Et deuxième chose, moi je veux qu’on leur propose d’embarquer des études, des experts, des matériels, etc sur leurs côtes pour démanteler ces passeurs. Et c’est un partenariat respectueux. Il se trouve que c’est ce qu’ont fait nous avec les Britanniques. On accepte d’avoir des experts britanniques à Calais pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs et on a de très bons résultats. On va proposer la même chose aux États de transit dans la rive sud de la Méditerranée parce que la clé, c’est qu’on doit mieux protéger nos frontières … ».
Rym