La Tunisie a enregistré quatre décès dus à la rage et 274 décès d’animaux depuis le début de l’année. L’année 2022 a connu 5 décès et l’année 2021, six morts humaines.
A cette occasion, Mohamed Nejib Bousslema, ancien doyen des médecins vétérinaires, a lancé jeudi un cri d’alerte, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale contre la rage, qualifiant cette situation de « catastrophique », étant donné que la plupart des pays du monde sont parvenus à éradiquer cette maladie.
Bousslama a imputé cet état de fait à l’échec du Programme national de la lutte contre la rage depuis 1982. Dans une déclaration à l’agence TAP, il a accusé les services de production animale relevant du ministère de l’Agriculture de ne pas avoir joué leur rôle comme il se doit, critiquant à cet effet l’absence de campagnes de vaccination et de sensibilisation dans le cadre d’une stratégie pour la prévention et l’éradication de cette maladie.
L’ancien doyen a insisté sur la nécessité d’éradiquer la rage à travers la vaccination pour préserver la santé humaine notant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu que 60 à 70 % des maladies humaines graves telles que la rage, la tuberculose et la fièvre du Nil occidental, causant l’infertilité et la paralysie (plus d’un millier de cas en Tunisie) sont d’origine animale.
D’après lui, la rage affecte non seulement les chiens, mais aussi de nombreux animaux, notant que parmi les animaux qui sont morts en 2023, à cause de cette maladie, 195 chiens (30 % de chiens errants) avec des chats, des vaches, des chevaux, des chèvres et des brebis.