Les agents du district de police de Kelibia ont réussi, suite à une descente sur le domicile d’un individu suspecté de s’adonner au trafic de comprimés stupéfiants, saisir une grande quantité de ces médicaments, ainsi qu’une somme d’argent en DT. Dans la suite de cette opération, les agents ont dressé une embuscade aux gens qui venaient se ravitailler chez ce dealer, et ont réussi à les arrêter. A Nabeul, les agents du district de police ont réussi a interpeller plusieurs individus en possession de Cannabis, et qui s’adonnaient au trafic de cette drogue. Au total, 12 personnes ont été arrêtées suite à ces deux opérations.
Le trafic de drogue est un problème mondial qui affecte de nombreux pays, y compris la Tunisie. Bien que la Tunisie soit principalement un pays de transit pour le trafic de drogue, elle est également confrontée à des défis internes liés à la production et à la consommation de drogues.
Toutes les alchimies
Cocaïne, Cannabis, Ecstasy, LSD…l’usage des drogues en Tunisie s’est amplifié ces dernières années et son trafic s’est nettement fluidifié. Malgré les arrestations quotidiennes, les dealers ne reculent devant rien. La consommation de drogues bat son plein en Tunisie. Outre le trafic de drogue international, la Tunisie est également confrontée à des problèmes internes liés à la consommation de drogues. Comme dans de nombreux pays, la consommation de drogues illicites, notamment le cannabis et les drogues synthétiques, constitue une préoccupation croissante. Les autorités cherchent à sensibiliser la population aux dangers de la consommation de drogues et à fournir des services de prévention et de traitement aux personnes en difficulté. Mais ce n’est pas assez.
Ce qui est inquiétant est l’augmentation du nombre des consommateurs auprès des jeunes dans les établissements scolaires. En début de mois de septembre, la police a arrêté une jeune fille de 14 ans en possession de 287 coupures de cannabis, 26 comprimés d’Ecstasy et deux armes blanches après perquisition d’un domicile. Avant son arrestation, la jeune fille était accompagnée d’un homme de 57 ans qui avait pris la fuite avant son arrestation. La situation est très préoccupante par rapport aux jeunes et à la consommation de stupéfiants dans les établissements scolaires. Il ne se passe pas un jour sans qu’on n’entende pas parler d’arrestations de dealers de drogues ou de saisis d’une grande quantité de stupéfiants. Et pourtant, ce fléau est loin de régresser malgré les fortes sentences allant à vingt ans de prison. Selon les statistiques de l’Institut national de la santé 7% des enfants tunisiens ont consommé de la drogue et 10% d’entre eux ont consommé la première prise avant leurs 13 ans, en 2022. L’accès est facile si bien que 16,3% des élèves estiment que l’achat des drogues est simple. 5,2% des enfants tunisiens ont «sniffé» du benzène ou de la colle. Mais ces chiffres sont remis en question par la société civile dont certains rapports estiment qu’un élève sur deux a consommé au moins une fois de la drogue et notamment en milieu scolaire. La dernière enquête MedSPAD a révélé que près d’un tiers des adolescents scolarisés âgés de 15 à 17 ans, soit 31% des lycéens, ont déclaré avoir consommé au moins une drogue autre que le tabac et l’alcool, au moins une fois durant leur vie.
Réduire les risques par la prévention
Dans ce contexte, le ministre de la Santé Ali Mrabet a souligné, au mois de juin, l’importance de mettre en œuvre les différentes composantes de la stratégie nationale de prévention des addictions, en réduction des risques et de traitement des troubles résultant de l’utilisation illicite de substances psychotropes dans les prisons et la société pour la période 2023-2025. Le ministre avait souligné la nécessité d’atteindre tous ces objectifs en matière de prévention et de traitement afin de protéger l’ensemble de la société des graves répercussions de l’addiction et de la consommation de substances psychotropes, en coordination avec tous les partenaires au niveau national et international.
Les autorités tunisiennes luttent activement contre ce fléau. La situation géographique de la Tunisie en fait une route de transit stratégique pour le trafic de drogue en provenance d’autres pays, tels que le Maroc, l’Algérie et la Libye, qui sont connus pour leur production de cannabis et d’autres substances illicites. Ces dernières années, Les autorités tunisiennes ont renforcé les mesures de sécurité aux frontières et ont mis en place des opérations de surveillance et de lutte contre le trafic de drogue. Des saisies de drogues ont régulièrement lieu, et les trafiquants sont poursuivis en justice. Cependant, il est important de noter que le trafic de drogue reste un défi complexe et persistant.
En résumé, bien que la Tunisie soit principalement un pays de transit pour le trafic de drogue, elle est également confrontée à des problèmes concernant la consommation de drogues. Quelles sont les solutions envisageables ? Faudrait-il intensifier les sanctions contre les dealers de drogues pour limiter ce fléau qui prend de plus en plus de l’ampleur et qui menace les générations futures ? …
Leila SELMI