Par Slim BEN YOUSSEF
À feu et à sang, Gaza s’écroule, littéralement, sous les bombes, et ses 2,3 millions de civils, privés d’eau, de nourriture, de carburant et d’électricité, sont tout bonnement menacés d’extermination. Prison à ciel ouvert, l’enclave palestinienne, déjà sous blocus d’Israël depuis 2007 et désormais sous « siège complet », est cernée de toutes parts par quelque 100 mille soldats israéliens prêts à bondir et 300 mille réservistes sur un pied de guerre. « Partez en Egypte », ironise, pernicieusement, l’ennemi israélien tout en bombardant le poste frontalier de Rafah, unique porte de sortie vers le monde extérieur via le Sinaï égyptien. Comble de l’infamie, Israël leur a dit de quitter leurs maisons. Ils l’ont fait. Ils ont quand même été bombardés à découvert.
À armes ignominieusement inégales, cette guerre entre Gaza et l’Entité sioniste tourne irrémédiablement au génocide.
Rayer de la carte cette « bande » de terre résistante, fière et indéracinable, farouchement longiligne et étonnamment coriace, pour y ériger une kyrielle de colonies est un objectif de longue date pour les Sionistes. La colonisation, qui est le fondement même de l’Etat voyou d’Israël, explique, en amont, cette logique génocidaire sur laquelle repose le blocus exterminatoire de l’enclave palestinienne. Anéantir le Hamas, bête noire attitrée, en serait le bouquet. En aval, c’est la doctrine suprémaciste de l’extrême droite israélienne, désormais au pouvoir, qui engraisse cette pulsion ethnocide. Son obsession : « Montrer qui est le maître ». Version moins soft : « Mort aux Palestiniens ! » Et jusqu’au dernier, tant qu’à faire.
Moyen le plus rapide pour y parvenir : le phosphore blanc. Cette arme d’extermination massive, « interdite », dit-on dans les zones densément peuplées.
Le « droit international humanitaire », trait de génie onusien, a-t-il réellement un sens ? Floués depuis une éternité, les Palestiniens ravalent leur désarroi. Pour Israël, le régime d’apartheid, longtemps appliqué à Gaza, en Cisjordanie et à Al-Qods occupées, ne suffit désormais plus. Pas plus que le prurit d’hécatombe – lubrifié par les turpitudes de l’Occident et la « normalisation » contagieuse des Arabes – qui s’exaspère comme une concupiscence au spectacle tragique de l’épopée palestinienne.