Par Slim BEN YOUSSEF
« Ce que nous ferons aux Palestiniens dans les jours à venir se répercutera sur eux pendant des générations. »
Cette sordide promesse de Netanyahu, passée presque inaperçue la semaine dernière dans le brouillard de la guerre, résonne aujourd’hui comme l’écho d’un effroi dans la mémoire collective palestinienne et arabe. Toujours hanté par les souvenirs de ses exils de masse forcés, le Peuple palestinien s’apprête à faire face au plus grand remplacement ethnique de son Histoire depuis la Nakba de 1948 (700 mille Palestiniens déplacés de force) et la Naksa de 1967 (300 mille). Aujourd’hui, plus d’un million de Palestiniens sont actuellement soumis à un exode forcé de Gaza, déjà sous blocus génocidaire depuis plus d’une semaine.
Orchestré en ce moment-même par l’ennemi israélien sous les yeux du monde entier, ce nettoyage ethnique de Gaza est un objectif de longue date pour les Sionistes. Car, entre la promesse de Balfour en 1917 et celle de Netanyahu en 2023, rien n’a changé, figurez-vous, dans la mécanique colonialiste de l’Entité sioniste. Pour Israël, c’est toujours ou l’extermination de masse ou l’exode forcé, pour un seul dessein : un dépeuplement régulier et constant de la Palestine, accéléré par moments dans des épisodes intermittents de guerres génocides, qui débouchent, à chaque fois, sur un rétrécissement spectaculaire des territoires palestiniens.
Il faut donc bien considérer ceci : la Nakba n’est pas un événement mais un processus. Déclenché depuis voilà 75 ans.
La colonisation, qui est le fondement même de l’Etat voyou d’Israël, explique cette mécanique implacable de l’éthnocide. Sauf que le régime d’apartheid, à Gaza, en Cisjordanie et à Al-Qods occupées, semble, désormais, ne plus suffire à Benyamin Netanyahu, maître queue des meurtriers sionistes. Pas plus qu’à ses acolytes suprémacistes de l’extrême droite israélienne, rendue folle furieuse par le sérieux revers infligé par la Résistance palestinienne.
Applaudi sans complexe par l’Occident, le nettoyage ethnique de Gaza est en marche. La Nakba continue.