Les prix de la volaille connaissent une nouvelle augmentation. En effet, au cours des derniers jours, les prix du poulet ont de nouveau augmenté, dépassant de 21,5% durant le mois de septembre 2023 alors que le prix moyen de l’œuf a progressé de 3,7% durant le même mois.

Selon l’observatoire national de l’agriculture (ONAGRI), le prix du kilo de viande de poulet est passé de 5,4 dinars à 6 dinars, alors que celui de l’œuf, il est passé de 319,6 millimes en août 2023 à 331,6 millimes en septembre 2023.

La hausse des prix de viandes de poulet suscite plusieurs interrogations surtout que la Chambre syndicale nationale des viandes de volaille avait annoncé, durant le mois de septembre dernier, une baisse de 15% au niveau de la marge bénéficiaire de prix de détail de la viande de poulet et une autre de 10% pour l’escalope de dinde.

Les prix du poulet sont instables et le consommateur contraint de faire avec la réalité du marché ignore les raisons de la flambée que connaît ce produit de large consommation. Force est de constater que toutes les mesures prises afin de stabiliser les prix de la volaille n’ont pas porté leur fruit. Une situation sans précédent que connaît le marché de la viande blanche. Les prix ont flambé jusqu’à se rapprocher de ceux de la viande rouge. Cette hausse des prix a été aggravée par les spéculateurs. Le marché étant dominé par l’informel et les intermédiaires.

Nécessité d’acheter auprès des circuits organisés

La viande blanche vendue à 11d000 le kg et l’escalope de dinde à 19d000 le kg deviennent donc inaccessibles pour une grande partie des citoyens. Les raisons derrière cette hausse suscitent des interrogations quant à la réalité du marché actuel et de la gestion concernant la commercialisation ainsi que le plafonnement des prix de la viande blanche. Le Président de la Chambre syndicale nationale des viandes de volaille Brahim Negzaoui pointe « un problème d’organisation de la filière avicole. Toute la filière est désorganisée. Certains éleveurs ne sont pas répertoriés. Ils travaillent sans agrément hors du circuit officiel, ils ne sont pas identifiés Leur production représente 50 % du marché. Il n’est donc pas facile de réguler le marché quand on ne connaît pas les producteurs. Idem pour les distributeurs, ils ne sont pas connus », explique Brahim Negzaoui qui estime que l’offre était suffisante précisant   que le coût du poulet vivant a baissé de 4d560 à 4d445, celui du poulet PAC de 8d200 à 8d070. La production du poulet est passée de 12300 tonnes à 12836 tonnes de septembre à octobre 2023 soit plus de 500 tonnes alors que la production de l’escalope de dinde a grimpé de 6100 à 6500 tonnes durant la même période.

Pour le président de la Chambre syndicale nationale des viandes de volaille, l’instabilité du marché persistera tant que la filière avicole ne sera pas organisée. Il appelle à la régularisation de la situation administrative des éleveurs non répertoriés et lutter contre les abattoirs anarchiques pour pouvoir maîtriser la chaîne de production et par conséquent les prix du produit. Il appelle les consommateurs à acheter des circuits organisés et d’éviter les commerces anarchiques

 

                               Kamel Bouaouina