Par Slim BEN YOUSSEF
Déchirés, démembrés, défigurés, les cadavres des Palestiniens, filmés en temps réel depuis Gaza, défilent en spectacle sur les smartphones du monde entier.
Dans les morgues, dans les hôpitaux, dans les fosses communes, ils sont déformés, ils sont estropiés, ils sont abîmés. Ils ne sont plus reconnaissables. Ils sont difficiles à identifier.
Et, il y a des noms et des prénoms marqués au feutre. Sur une jambe par-ci. Sur un bras par-là. C’est son astuce à tout Gazaoui – une fois mort, une fois déchiqueté – de décliner son identité aux siens et au monde.
Horrifiés, scandalisés, traumatisés, les citoyens et citoyennes du monde descendent de partout dans la rue. Rien ne pourra les arrêter. Même la fabrique à mensonges occidentale et sioniste n’arrive plus à mystifier son monde. Israël assassine, l’Occident parraine : tout le monde en est convaincu.
L’Univers est sous le choc : il y a dans la folie génocidaire de l’occupant sioniste une cruelle jouissance devant le spectacle tragique de l’épopée palestinienne. Regarder avec des yeux de concupiscence des centaines de civils se faire déchiqueter chaque jour sous une pluie de bombes dans une prison à ciel ouvert est un sadique amusement. Chacun prend son plaisir où il le trouve ? L’armée génocidaire israélienne, qui bombarde Gaza sans répit depuis le 7 octobre, le trouve dans le massacre d’enfants, de femmes, de civils désarmés. Dans le massacre d’un peuple.
Qu’est-ce qu’un massacre ? Des armes massives pour massacrer, des vieux draps pour envelopper les massacrés, une langue pour rapporter la mise au massacre des massacrés aux survivants. Dans le jargon des médias, cette langue s’appelle « un bilan ».
A Gaza, le bilan du massacre explose.
Sauf que, là-dedans, ce ne sont pas des chiffres, ce sont des êtres humains.