Il semble que les attaques inhumaines sur les Palestiniens n’ont pas suffi à l’entité sioniste. Même après avoir anéanti des familles entières et leurs foyers, sa soif de pouvoir et de contrôle demeure insatiable. Non contente de manipuler les médias, de déformer la réalité et de tordre l’histoire, l’entité sioniste franchit des limites encore plus obscures. Elle éteint les voix de la vérité, prend pour cible les journalistes pour étouffer la diffusion de l’information à l’échelle mondiale, et elle en veut toujours plus.
En affamant un peuple, en coupant l’électricité, elle est allée encore plus loin en plongeant tout un pays dans un silence oppressant, où l’accès à l’information a été banni en coupant Internet, reconnaissant le pouvoir de cette technologie pour documenter ses propres crimes. Alors que nous passons d’une chaîne à l’autre, scrutons les comptes des journalistes et créateurs palestiniens, une angoisse grandit en nous. Nous cherchons désespérément des réponses, une lueur d’espoir, mais la nuit est longue, remplie d’insomnies, et nous attendons avec impatience les premiers rayons de soleil pour enfin savoir ce qui s’est passé durant cette nuit interminable à Gaza.
Bien que nous essayions de le nier, l’influence de l’Internet en général, et des réseaux sociaux en particulier, est d’une ampleur incommensurable, dépassant notre imagination et nos mots. Les réseaux sociaux sont devenus une pièce maîtresse au cœur de ces conflits. Hier, de plus en plus de personnes ont pris conscience de l’importance cruciale des réseaux sociaux dans la manière dont nous percevons et comprenons le monde. Là où auparavant nous étions confrontés à des images déchirantes et des vidéos poignantes, malheureusement, les cris des enfants et les sanglots des parents qui hantaient nos nuits ne résonnent plus dans nos cauchemars. Les souffrances persistent, mais désormais, nous n’entendons plus rien, nous ne voyons plus rien. Nous prions simplement pour que les destructions les moins graves touchent cette ville où le gris des maisons en ruines se mêle au rouge du sang des martyrs
L’arme numérique du 21e siècle
Le paradigme créé par les réseaux sociaux met en avant la notion de communauté, gratuite, collaborative et désorganisée ; où ne comptent ni le temps ni l’espace : tout y est immédiat et à portée de clic, sur un champ de bataille dématérialisé ; et où surtout domine l’image, le visuel, la désintermédiation de l’opinion publique, lit-on dans l’article scientifique « les réseaux sociaux transforment ils la guerre ». L’histoire de l’Internet le prouve : tout repose au départ sur l’idée d’accessibilité, d’ouverture et de collaboration – un état d’esprit exacerbé sur les réseaux sociaux dont le modèle économique ne peut se concevoir sans la viralité, c’est-à-dire le partage de contenu à fort potentiel émotionnel sur une très grande échelle. Peu d’hommes, peu de moyens, mais énormément de public, ce modèle va à rebours de toutes les stratégies militaires classiques, où le rapport des forces en présence déterminait en grande partie l’issue de la guerre. À l’ère des réseaux sociaux, les forces se mesurent en termes de potentialité – le reach de la digital communication – et non plus de ressources, selon la même source.
Le cyberespace, même s’il n’est pas un territoire à part entière, est devenu à la fois l’enjeu, le théâtre et l’instrument des conflits géopolitiques contemporains. La géopolitique est un instrument essentiel pour comprendre la dynamique des conflits liés au cyberespace. Elle consiste en l’analyse des rivalités et des rapports de pouvoir et d’influence sur des territoires, les représentations et les stratégies des acteurs pour son contrôle, son appropriation et la défense de leurs intérêts au sein de ce territoire. Les conflits pour le cyberespace ou dans le cyberespace ne sont pas dissociables des rivalités de pouvoir géopolitiques classiques. Ils en sont, au contraire, à la fois l’expression et une nouvelle dimension, présente à tous les niveaux d’analyse, à prendre en compte dans une approche multiscalaire, a explique la revue des médias sur son site officiel.
Ghada DHAOUADI