« Journées du Cinéma de la Résistance ». Ce collectif tunisien, né spontanément de l’élan de soutien tunisien à la Résistance palestinienne dans cette guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza, n’y va pas de main morte : symbole de l’imposture de l’Occident en général et de la France en particulier, l’Institut français de Tunis est devenu son souffre-douleur.
Qu’est ce qui représente mieux l’acrimonie et la hargne de la machine à propagande occidentale pro-sioniste que le béton armé qui cimente le mur d’enceinte de l’Institut français de Tunis ? Qui incarne mieux le capitalisme de l’imposture et de la désinformation que la France ? Rassemblements, mobilisations, banderoles et manifestations : soyons plus créatifs ! Bombardons ce mur complice du génocide de beaux graffitis et de jolis slogans pro-palestiniens. Soyons plus percutants : bombardons-le d’images et de sons. Bombardons ce mur hypocrite, menteur, insidieux d’images justes, probes, authentiques. Bombardons ce mur de l’imposture de lumière palestinienne.
Bombardons-le de cinéma.
Comme des escargots qui laissent sur leur chemin une traînée lumineuse, les films palestiniens et pro-palestiniens projetés sur le mur de l’Institut français de Tunis suent une inaltérable pellicule de rébellion et de résistance. Trace indélébile dont le monument est le sang palestinien.
The war inside us, 23 minutes. Matchstick, 8 minutes. Les larmes de la Seine, 9 minutes. Lettres de Sami, 4 minutes. Femmes palestiniennes, 11 minutes. La Nuit, 3 minutes. Aini, 10 minutes. Ils n’existent pas, 25 minutes. Shajayaa, 20 minutes. Les court-métrages ne manquent pas. Les corps et les visages des Palestiniens défilent. Leurs histoires sont puissantes. Réelles. Vraies. Universelles. Comme une quête de la Liberté et de la justice.
Le propos est tranchant. La voix est assourdissante. La lumière est aveuglante. La Cause palestinienne crève l’écran.
Le bombardement est violent.
Le mur se fissure.
Slim BEN YOUSSEF