La galerie d’arts « Aïn » de Salammbô abrite actuellement et jusqu’au 08 décembre une exposition collective d’une pléiade d’artistes confirmés, appartenant aux premières promotions de l’Ecole des Beaux-arts de Tunis, ces générations des années soixante, ayant pour titre « Métamorphose ». La rencontre de ces artistes montre les innovations des arts plastiques qui ont suivi l’époque de l’Ecole de Tunis, des années soixante jusqu’à nos jours, si bien qu’on retrouve des nouveautés dans les styles, les techniques, les démarches et les thèmes abordés. Ils sont au nombre de sept artistes : Abdelmalek Allani, Bady Chouchène, Ali Fakhet, Mokhtar Hnène, Zohra Largueche, Sana Mahfoudhi et Rached Zarrai Miladi.

Abdelmalek Allani présente des tableaux qui peuvent être apparentés à ceux du Pop’ Art, (mouvement artistique paru en 1960 en Amérique) où il s’agit de répétition de modèles ou de formes simples sur la toile, sauf que cette répétition crée la différence, dans le sens que lorsque l’on répète, on n’obtient pas le même résultat. Notre artiste reste authentiquement tunisien dans sa représentation de la vie quotidienne. Ainsi, le Pop’ Art chez l’artiste englobe aussi bien l’ouverture que l’authenticité. L’artiste participe à cette exposition avec cinq toiles à l’huile.

Bady Chouchène est présent avec trois tableaux illustrant le thème qui lui est très cher, à savoir le patrimoine matériel et immatériel de la Médina. Oscillant entre figuratif et abstrait, ses toiles caractérisent une certaine authenticité à un attachement à la ville antique (ses maisons, ses habitants, ses traditions…) où l’on peut apprécier les couleurs employées, la composition des éléments et le jeu du clair-obscur.

Ali Fakhet nous propose sept toiles faites en acrylique et en aquarelle sur papier Arches. Il expose ici des portraits de femmes à rubans et aux boucles d’oreilles avec une gamme chromatique judicieuse et des tons harmonieux, avec d’autres tableaux au style plutôt abstrait intitulés respectivement « Amour confiné », « Hymne à la liberté » et « Bab Ejdid ».

Mokhtar Hnène  participe avec trois tableaux à huile au style figuratif qui relatent la vie dans la Médina (scènes quotidiennes, métiers artisanaux…) et qui frôlent la réalité de par la clarté des couleurs et des lumières et de la transparence des éléments décrits. Les tableaux exposés évoquent, en effet, un passé lointain que l’on retrouve même encore aujourd’hui dans les ruelles la Médina.

Zohra Larguèche, l’une des doyennes des artistes qui appartiennent à la lignée de l’Ecole de Tunis. Aquarelliste par excellence, elle passe pour être maitresse en aquarelle, cette peinture très délicate qui exige beaucoup de soin et d’adresse. Luminosité, clarté et transparence caractérisent ses quatre portraits intitulés respectivement : « Rencontre », Sabat », Eucalyptus » et « Médina »

Sana Mahfoudhi se distingue par ses quatre toiles exposées qui sont à base de techniques mixtes (peinture et photographie) et sont reliées au monde maritime et aux secrets de la mer.

Rached Zarrai Miladi, un artiste polymorphe et photographe d’art, diplômé de l’Ecole des beaux-arts de Tunis. Grâce à sa technique photographique numérique, il nous fournit ces cinq toiles dont le thème est d’une actualité brûlante qu’est la cause palestinienne : on y voit le drapeau palestinien brandi par le personnage et le « keffia » porté par un autre, à part une autre toile traitant de la situation alarmante du peuple palestinien, comme dans les tableaux intitulés « la tristesse des opprimés », « Le cris de détresse ».

Hechmi KHALLADI