Les réseaux sociaux tels Facebook, Twitter, LinkedIn, Snapchat ou Skype permettent d’enrichir les échanges entre médecins (télémédecine), entre médecins et patients (consultations à distance), et offrent des perspectives inédites de formation. Ils soulèvent aussi de nouvelles problématiques éthiques, déontologiques et légales et exposent les médecins et les patients à de moult risques et problèmes, et soulèvent de nouvelles questions : les médecins ont-ils le droit de communiquer avec leurs patients via les réseaux sociaux? Les explications de Kaisser Sassi, médecin anesthésiste au CHU de Toulouse

Le boum des réseaux sociaux médicaux peut être attribué à plusieurs facteurs. Tout d’abord, ces plateformes offrent aux médecins un espace pour partager leurs expériences, échanger des connaissances et s’entraider, répondant ainsi à un besoin croissant de collaboration professionnelle. De plus, la facilité de communication via les réseaux sociaux permet une diffusion rapide de l’information médicale, contribuant au phénomène grandissant de vulgarisation médicale et améliorant ainsi la compréhension du public sur des questions de santé complexes.

Le profil du médecin sur les réseaux sociaux varie, mais en général, il s’agit d’un professionnel de la santé désireux de partager ses connaissances, expériences et idées. Ces médecins sont souvent ouverts à la collaboration avec leurs pairs, cherchent à rester informés sur les dernières avancées médicales, et peuvent également suivre les pages de journaux scientifiques sur les réseaux sociaux, où la plupart des publications scientifiques partagent leur actualité.

Les médecins utilisent les réseaux sociaux pour diverses activités. Ils partagent des études de cas, discutent de nouvelles recherches, posent des questions pour obtenir des avis d’autres professionnels, et utilisent même ces plateformes pour mener des sondages scientifiques afin d’atteindre un échantillon important. Ces sondages contribuent à recueillir des données significatives pour la recherche médicale et permettent aux médecins d’obtenir des perspectives diverses sur des questions spécifiques.

Il est important de maintenir une frontière entre la sphère professionnelle et personnelle sur les réseaux sociaux pour préserver la confidentialité et l’intégrité professionnelle. La primordialité de protéger le secret médical est soulignée, et toute diffusion de photo ou d’information pouvant orienter vers l’identité du patient est complètement interdite. En cas contraire, l’accord du patient doit être consigné après une information libre et éclairée.

En ce qui concerne l’interdiction de la publicité pour les médecins sur les réseaux sociaux, cela soulève des questions éthiques importantes. La promotion d’informations éducatives, de conseils généraux sur la santé et de services de consultation reste possible sans enfreindre les règles déontologiques. Il est essentiel de définir des limites claires pour garantir que la promotion sur les réseaux sociaux reste éthique, respecte les normes professionnelles, et ne compromette pas la confiance du public envers les professionnels de la santé.

                                                             Kamel BOUAOUINA