Ils consacrent de nombreuses années de leur vie à l’étude, à rêver d’un avenir meilleur et à nourrir l’espoir de réaliser les aspirations de leurs parents. Leurs ambitions ne se limitent pas à obtenir une simple licence ; ils aspirent à davantage, accumulant les années d’études dans l’espoir d’un prestige accru et de postes plus gratifiants. Cependant, la réalité les confronte brutalement. Au lieu des rêves qu’ils ont cultivés, ils se heurtent à des aspirations brisées, à une frustration croissante. Certains d’entre eux sombrent dans la dépression. Ce n’est pas la vie riche de promesses à laquelle ils aspiraient…

La porte parole du mouvement des doctorants sans emploi Meriem Dziri a indiqué, le 27 novembre 2023,  que la marche « pieds nus » des doctorants- chercheurs au chômage est considérée comme un message symbolique adressé au président de la république Kais Said pour réhabiliter les doctorants et leur rendre justice, lit-on sur le site de l’agence TAP. Elle a souligné, au cours d’un mouvement de protestation observé lundi matin par les doctorants au chômage devant le palais du gouvernement à la Kasbah, qu’un nombre de doctorants dans divers spécialités sont marginalisés, privés de couverture sociale et vivent dans des conditions sociales difficiles, selon la même source. Et d’ajouter: « A travers sa politique d’exclusion, l’état nous pousse à quitter le pays, ce qui est inacceptable ».

A noter que les doctorants sans emploi revendiquent la régularisation de leur dossiers à travers une législation exceptionnelle sur le recrutement et le lancement d’une plateforme électronique y afférent, la promulgation d’un statut dans le secteur de l’enseignement supérieur et l’interdiction de toutes formes d’enseignement parallèle dans les universités tunisiennes en fixant les spécialités rares au niveau du supérieur, selon un communiqué publié lundi par le mouvement des doctorants sans emploi.

Opportunités et défis ..

Rappelons que le directeur de cabinet du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle Abdelkader Jammali avait déclaré que 85 mille nouveaux postes d’emploi par an sont recommandés pour maîtriser le taux de chômage en Tunisie, ajoutant que plus de 100 mille nouveaux postes d’emploi par an doivent être fournis pour réduire le taux de chômage, eu égard au contexte économique et social difficile à l’échelle nationale et mondiale.

Le directeur de cabinet du ministère de l’Emploi a souligné, au cours de sa participation à l’ouverture d’un atelier de travail organisé le 13 novembre 2023 à Tunis, la nécessité de promouvoir la qualité des offres d’emploi dans le secteur privé notamment celles liées aux nouvelles technologies.

Au deuxième trimestre de l’année 2023, le nombre de chômeurs est estimé à 638,1 mille, contre 655,8 mille au premier trimestre de l’année. Le taux de chômage ressort à 15,6 % (contre 16,1 % au premier trimestre et 15,3% au deuxième trimestre de 2022). Selon le sexe, le taux de chômage reste nettement plus élevé pour les femmes (21,1 %) que pour les hommes (13,2%), selon l’Institut national de la statistique.

Au deuxième trimestre de l’année 2023, 38,1 % des personnes actives âgées de 15 à 24 ans sont au chômage (contre 40,2 % au premier trimestre de cette année et 37,2 % au deuxième trimestre de 2022). Le taux de chômage est de 39,2 % chez les jeunes hommes et de 35,8 % chez les jeunes femmes. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur atteint 23,7 % au deuxième trimestre de l’année 2023 (contre 23,1 % au premier trimestre de l’année et 22,8 % au deuxième trimestre de 2022). Ce taux est de 14,9 % chez les hommes et de 31 % chez les femmes, d’après la même source.

Ghada DHAOUADI