L’avenir est plutôt radieux pour le marché de l’emploi IT durant ces dernières années. Les métiers de la Tech ont donné naissance à un dynamisme qui ne se dément pas. En plus de la forte demande et des salaires relativement élevés, ces emplois technologiques ne cessent de développer. Les ingénieurs informatiques se classent dans le top 3 des métiers les plus créateurs d’emploi entre 2019 et 2030. Malgré la crise, les professionnels de la fonction IT bénéficient d’un marché de l’emploi toujours porteur. Dans de nombreux secteurs de l’économie, les entreprises ont besoin de talents pour mener à bien différentes initiatives, notamment dans le développement logiciel, les services cloud, la cybersécurité et la protection des données, ainsi que le développement et le design web et mobile. Les activités informatiques font partie des services à forte valeur ajoutée les mieux orientés en ce qui concerne le volume d’embauches de cadres.
Il est vrai que les compétences IT tunisiennes quittent le pays vers l’Europe, et notamment la France. La carence des profils IT et la fuite des cerveaux (ingénieurs) font partie des obstacles sur lesquels butent aujourd’hui les entreprises. Une problématique dont le secteur pâtit depuis déjà quelques années, et qui malheureusement perdure. La baisse de la compétitivité des entreprises, l’effritement de l’attractivité des investissements en sont, entre autres, les conséquences directes. En effet, durant la période comprise entre 2015 et 2020, environ 39.000 ingénieurs fraichement diplômés en Tunisie ont quitté́ le pays principalement vers l’Europe et les pays du Golfe et quand on sait que, pour former un ingénieur, la collectivité́ débourse 100 000 dinars, le manque à gagner est alors facile à calculer. Près de 3.000 ingénieurs quittent chaque année la Tunisie vers l’hexagone pour trouver du travail. Un constat alarmant, alors que la Tunisie, en pleine mutation technologique, a plus que jamais besoin de ses compétences. Ces jeunes, pour lesquels le pays et la société ont fait de gros sacrifices pour les former, iront étoffer les entreprises étrangères. C’est pourquoi l’effort doit être consenti pour retenir cette jeunesse et en faire une force de développement et de progrès. Il s’agit également de former de nouvelles compétences au pays et de profiter pleinement de leur expérience. Pour renforcer l’insertion des jeunes diplômés des universités dans le monde du travail, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique compte jouer à fond la carte de la formation en alternance entre les facultés et les entreprises. . C’est ce cadre que EFE-Tunisie a organisé une conférence sur la thématique « Alternance et Innovation dans le Secteur IT : réfléchir l’avenir de la formation, l’insertion et la rétention des talents IT » à Tunis avec la participation des principaux acteurs de l’écosystème y compris le secteur public. Cet événement a été l’occasion d’échanger sur les défis rencontrés pour la formation et le recrutement des talents IT et le rôle de l’alternance dans l’adaptation du besoin du marché IT. Cette conférence s’inscrit dans le cadre du projet Digital Works soutenu par l’Initiative Spéciale « Emploi décent pour une transition juste » du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la GIZ Tunisie, à travers son Programme Transformation digitale en partenariat avec EFE Tunisie ayant pour objectif global d’améliorer l’employabilité ainsi que la rétention des talents des professionnels liés à la digitalisation en répondant aux besoins spécifiques des entreprises en Tunisie. En partenariat avec 29 entreprises et 8 universités à travers le pays, ce programme novateur a formé 300 individus, créant ainsi 284 emplois directs dans le secteur IT. Ce projet révolutionnaire a marqué un jalon crucial dans la transformation du paysage numérique de la Tunisie. Une formation d’un très haut niveau technique qui a été couronnée de succès et de satisfaction d’ensemble
L’alternance : un accélérateur d’insertion professionnelle
Dans l’enseignement supérieur, l’alternance est aujourd’hui bien implantée. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à choisir cette formule qui offre à la fois une formation et un métier. Cet événement qui a rassemblé des représentants d’entreprises tunisiennes en IT, d’universités publiques et privées partenaires et étudiants alternants bénéficiaires du projet Digital Works a permis de discuter de la manière et de l’approche pouvant remodeler la formation en IT et renforcer la collaboration entre les acteurs clés de l’industrie. Il vise à présenter l’émergence du concept de l’alternance en IT en Tunisie et discuter l’impact de cette pratique sur l’évolution du secteur de l’informatique (recrutement, formation, développement et rétention des talents…).C’est une occasion inédite qui permet d’explorer comment l’intégration de l’alternance en IT peut révolutionner la collaboration entre le secteur privé et le secteur public à travers ses différentes institutions (universités, administrations…).Cet événement a constitué une opportunité unique d’explorer les avantages et les défis de l’intégration de l’alternance en IT. À travers des panels de discussion et des témoignages inspirants, l’événement a mis en lumière les opportunités qu’offre l’alternance pour développer des compétences précieuses et créer des passerelles entre l’éducation et le monde professionnel
L’alternance est un excellent moyen pour les étudiants d’acquérir une première expérience en entreprise. Plusieurs entreprises IT ont recours à cette forme de recrutement dont les talents. Ce type de formation est parfait pour les étudiants en informatique qui ont besoin de mettre en pratique les connaissances théoriques le plus rapidement possible à la fin de leur formation. Comme tout processus d’apprentissage, l’acquisition de connaissances dans le domaine de l’informatique comporte des phases théoriques et pratiques. Dans le domaine de l’informatique, le processus d’apprentissage est basé sur la conception et le suivi de programmes informatiques, la maintenance de machines. Pour beaucoup de personnes, une formation complète est le seul moyen d’acquérir des connaissances dans le domaine de l’informatique. Dans ce contexte, la formation en alternance peut être mise en place pour accompagner les apprenants qui souhaitent assimiler suffisamment de connaissances en peu de temps. Pour l’apprenant, il s’agit d’intégrer un environnement professionnel tout en continuant à suivre une formation théorique.
L’alternance pour se préparer à l’exercice d’un métier
De manière générale, la formation dispensée aux apprenants dans le cadre théorique reste incomplète. En effet, lorsqu’elles ne sont pas utilisées, les connaissances théoriques restent abstraites et sont rapidement oubliées. Pourquoi ce recours des entreprises IT à cette forme de recrutement des talents ? Ce système présente un intérêt aussi bien pour l’étudiant que pour l’entreprise. Il facilite le passage à la vie active et favorise l’insertion professionnelle. L’alternance permet donc aux étudiants de mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Elle est avant tout un moyen efficace pour l’étudiant d’entrer dans le monde du travail, en commençant par une période d’essai. Cette étape de la formation permet à l’étudiant d’être mieux préparé à faire face à toutes les contraintes et responsabilités du travail en entreprise.
Un autre avantage de la formation en apprentissage est qu’elle résout l’éternelle question de l’expérience professionnelle. En effet, après l’obtention de leur diplôme, la majorité des étudiants peinent à trouver un emploi en raison de leur inexpérience dans le domaine professionnel. Les recruteurs préfèrent les candidats qui ont déjà une certaine expérience du terrain et qui sont prêts à produire des résultats. L’alternance permet de suivre une formation universitaire tout en ayant une activité salariale. Elle est liée à l’alignement des contenus pédagogiques, à la collaboration entre universités et entreprises pour adapter les programmes aux besoins du marché. Comment assurer l’alignement des contenus pédagogiques avec les attentes professionnelles ? Comment encadrer aussi les Jeunes Alternants à l’université et en entreprise et comment garantir un soutien optimal tout au long du parcours alternatif ?
Henrik Wichmann, directeur du programme Transformation digitale de la GIZ Tunisie, a précisé que le projet Digital Works a atteint des résultats exceptionnels dans sa mission visant à améliorer l’employabilité et la rétention des professionnels de la digitalisation en Tunisie. En partenariat avec 29 entreprises et 8 universités à travers le pays, ce programme novateur a formé 300 personnes, créant ainsi 284 emplois directs dans le secteur IT». Au cœur du projet Digital Works, 103 alternants ont bénéficié d’une formation à Tunis, Sousse et Sfax. Ces jeunes talents ont acquis des compétences pointues en soft skills et technical skills. De plus, plusieurs tuteurs qualifiés ont été spécialement formés pour accompagner et soutenir les alternants dans leur intégration professionnelle, assurant ainsi un environnement propice à leur épanouissement. L’attention particulière portée à la diversité des genres tout au long du projet est un élément clé de la réussite de ce projet. 50% des bénéficiaires formés étaient des femmes, renforçant ainsi l’inclusion de celles-ci dans le secteur numérique et contribuant à créer un environnement professionnel égalitaire. Bref, le secteur du numérique est friand de l’alternance en Tunisie. En forte croissance, l’apprentissage dans le secteur du numérique ne cesse de se frayer un chemin. Les entreprises tunisiennes ne cessent de proposer des services touchant aux nouvelles technologies recherchent des alternants chaque année. La plupart des entreprises sont à la recherche de profils mixtes, issus le plus souvent de formations en commerce et marketing ou bien de profils plus techniques pour des postes comme consultants ou développeurs
Kamel Bouaouina