Il n’y a pas si longtemps, la gare ferroviaire de Boukornine jouissait des meilleures conditions de sécurité : adossée à la GP1, à quelques encablures du poste de la Garde Nationale, en pleine zone urbaine. Seulement voilà, piqués par on ne sait quelle mouche, des décideurs optèrent pour son transfert de quelques centaines de mètres en direction d’Ezzahra en l’isolant complètement de la cité. Pour y accéder, les banlieusards en plus du fait de se coltiner une trotte éreintante supplémentaire doivent traverser des ruelles et des raccourcis sinueux étroits pas toujours éclairés donc peu rassurants.
Une obscurité menaçante
Le trafic ferroviaire débutant très tôt aux aurores avec les premières lueurs du soleil ne se pointant que vers les 7h et des poussières le matin, les itinérants matinaux sont donc contraints de prendre le train en pleines ténèbres. Pis encore, les quais, la gare sont plongés dans une obscurité des plus totales avec risques majeurs pour les voyageurs de tout âge de chutes malencontreuses ne distinguant aucun obstacle, aucune embûche. Pas difficile donc d’imaginer dans quel état d’esprit les personnes âgées; les dames les élèves et étudiants (es) abordent cette station en pleine opaque noirceur.
Braquages tous azimuts
Passe pour ces conditions de terreur endurées au quotidien par les itinérants. Mais contraints de se guider et de se frayer un passage à la faible lueur de la torche de leur téléphone portable, ces appareils éveillèrent fatalement les convoitises des malfrats. Mettant à profit l’impossibilité d’être reconnus et démasqués » grâce »(!)) à l’obscurité, ils s’attaquent aux voyageurs isolés les menaçant d’armes blanches leur subtilisant portable, bijoux, montre, sac, portefeuille avec de s’éclipser tranquillement dans la nature assurés de ne pas être poursuivis ultérieurement, les ténèbres ayant été leur principaux atout- alliée…
Les cochons se mêlent de la fête !
A Hammam-lif et ses cités satellites, les banlieusards du sud ont pris la fâcheuse habitude de cohabiter avec les meutes de cochons dévalant des hauteurs de la montagne en troupes organisées et se gambadant en toute quiétude dans les artères de la ville voire dans le centre-ville à la recherche de nourriture. Oui mais quand ces effrayantes bêtes, ces menaçants mastodontes optent aux premières heures pour une virée quotidienne du côté de la gare de Boukornine, bousculant en pleine obscurité enfants, dames, jeunes filles, personnes âgées, la musique change l’affaire devant des plus dramatiques, des plus périlleuses pour les infortunés (es) voyageurs avec des cris déchirants fusant de toutes parts de gamins terrorisés et pas que.
Appel pressant à qui de droit
Doter cette station de quelques pauvres réverbères ne ruinerait à coup sûr absolument pas la partie responsable de sa gestion quelle qu’elle soit. (SNCFT, Gouvernorat, Municipalité, Equipement ,etc.). Que cette affaire soit dans les prérogatives de telle ou telle institution, le contribuable n’en a rien à cirer et s’en tape cordialement. Il paie ses redevances, son billet, son abonnement et escompte en contrepartie d’être traité avec respect et dignité. Les boukorninois seraient-ils contraints pour éviter ce traquenard d’opter pour la lointaine gare d’Hammam-Lif ? Il est grand temps que les pseudos-responsables se décarcassent et quittent leur confortable fauteuil pour plancher sérieusement et rapidement sur cet épineux problème. Faudrait-il qu’un gosse se jette sous les roues d’un train car affolé par la ruée des cochons contre sa frêle petite personne pour qu’on daigne enfin doter cette gare d’un éclairage adéquat ? Faudrait-il que le Président Kaïs Saïd en personne se pointe par une visite surprise à cette station pour qu’on se précipite à fournir aux voyageurs des conditions de sécurité à minima (éclairage, caméras de surveillance, barrières contre l’intrusion des cochons ? Serait-ce tellement onéreux à réaliser ? Et quand bien même, la vie, la quiétude, le confort, du citoyen ne méritent-ils pas pareils efforts ?
Mohamed Sahbi RAMMAH