La Tunisie a figuré, pour la première fois depuis son adhésion au FMI en 1958, sur la « liste négative » de l’institution monétaire internationale, rendue publique le 5 janvier 2024. Cette liste regroupe les pays dont la conclusion des consultations a pris des retards dépassant 18 mois, en plus du délai normal de 15 mois, pour des raisons diverses. Il s’agit entre autres du Venezuela, le Yémen, la Biélorussie, le Tchad, Haïti, ou encore Myanmar. Des économistes tunisiens ont estimé qu’il s’agit d’une procédure purement administrative qui ne se limite pas seulement à la Tunisie, mais concerne de nombreux pays. D’autres ont souligné que cette inclusion dans la liste négative va compliquer l’accès de la Tunisie aux financements extérieurs.
La difficulté d’accès au financement ne concerne pas, selon certains experts, la sortie sur le marché monétaire, mais aussi l’accès à des financements, dans le cadre d’accords bilatéraux, étant donné que plusieurs pays conditionnent le décaissement de leur aide à la Tunisie à la nécessité de parvenir à un accord avec le FMI.
La Tunisie prévoit, dans le cadre du budget 2024, la mobilisation de crédits à hauteur de 28,4 milliards de dinars, dont une enveloppe de l’ordre de 16,4 milliards de dinars devrait être contractée via des emprunts extérieurs. Pour mémoire, une visite d’une délégation du FMI en Tunisie, prévue du 5 décembre au 17 décembre 2023, a été reportée, sur demande des autorités tunisiennes. Une source du FMI avait indiqué, à l’agence TAP, que le Fonds reste prêt à effectuer les consultations annuelles au titre de l’article IV et dont l’objectif est l’examen des performances économiques de la Tunisie. Les négociations entre le FMI et la Tunisie autour d’un nouveau programme de financement au titre du Mécanisme élargi de crédit sont à l’arrêt depuis plusieurs mois.