Au fil des décennies, les avancées médicales ont transformé des fléaux jadis insurmontables en opportunités de guérison. Des maladies redoutables, telles que le cancer, ont longtemps été le pire cauchemar, détruisant des rêves, des ambitions, et fragmentant des vies entières, laissant des familles brisées et des êtres chers inaccessibles. Dans ce continuum de progrès, certains maux persistent dans l’ombre, enveloppés d’une aura de réticence persistante. Les maladies sexuellement transmissibles, en particulier, sont souvent reléguées au silence, faisant de leur prévention et de leur traitement des sujets délicats.

Mais que se passe-t-il lorsque ces deux réalités convergent, lorsque l’ombre d’une maladie sexuellement transmissible projette sa menace sur la survenue d’un type particulier de cancer ? C’est précisément le scénario complexe auquel nous sommes confrontés avec le papillomavirus humain, plus connu sous l’acronyme HPV. Ici, la maxime « prévenir vaut mieux que guérir » revêt une signification d’une importance cruciale.

Le ministère de la santé entamera, à partir de l’année 2025, l’introduction d’un vaccin contre le papillomavirus humains (HPV) dans le calendrier national de vaccination comme mesure de prévention contre le cancer du col de l’utérus au profit des jeunes filles âgées de 12 à 14 ans, selon le directeur des soins de santé de base, Chekib Zedini.
Dans une déclaration à l’Agence Tunis Afrique, le 18 janvier 2024, en marge de l’inauguration d’un entrepôt de stockage de médicaments au Bardo, il a indiqué que le comité technique de vaccination se penche sur l’inclusion de ce nouveau vaccin pour la première fois en Tunisie, et administrera la première injection de ce vaccin dès le début de l’année 2025, au profit des jeunes filles à l’école.
Cette nouvelle vaccination représente un moyen de prévention de l’infection par le virus du papillomavirus HPV, qui pourrait être l’une des causes du cancer du col de l’utérus, lit-on sur le site de l’agence susmentionnée.

Dans le même contexte, le porte-parole a précisé que le Comité technique de vaccination se réunit régulièrement pour examiner la situation épidémiologique en Tunisie et dans le monde et prend des décisions concernant l’ajout ou l’annulation de tout type de vaccination en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique.
Il convient de noter que le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes en Tunisie, après le cancer du sein, et provoque la mort de 150 femmes chaque année.

“Le HPV est à l’origine d’environ 5 % de tous les cancers dans le monde”

A noter que le groupe des virus du papillome humain (HPV) comprend 200 virus connus. Chez la majorité des personnes, une infection à HPV n’est pas préoccupante, mais certains types de HPV à risque élevé sont courants et peuvent entraîner des verrues génitales ou un cancer. Dans 90 % des cas, le système immunitaire élimine tout seul l’infection. L’infection à HPV est à l’origine d’environ 5 % de tous les cancers dans le monde, et on estime que, chaque année, 625 600 femmes et 69 400 hommes développent un cancer lié à une infection à HPV, a indique l’OMS.
Les femmes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ont six fois plus de risques de développer un cancer du col de l’utérus que les autres. La vaccination prophylactique contre le HPV peut prévenir ces cancers. De plus, le dépistage des infections à HPV et le traitement des lésions précancéreuses sont des méthodes efficaces pour prévenir le cancer du col de l’utérus, selon la même source. Chez la plupart des personnes, une infection à HPV n’entraîne pas de symptômes. Dans la majorité des cas, le HPV est éliminé par le système immunitaire après un an ou deux, sans effets durables.

Selon l’OMS,  une infection à HPV qui n’est pas éliminée automatiquement par l’organisme peut entraîner des changements des cellules du col de l’utérus, qui provoquent des lésions précancéreuses susceptibles de se transformer en cancer du col de l’utérus si elles ne sont pas traitées. Un cancer du col de l’utérus consécutif à une infection à HPV apparaît généralement entre 15 et 20 ans après l’infection. Les changements initiaux qui surviennent au niveau des cellules du col de l’utérus et les premières lésions précancéreuses ne s’accompagnent le plus souvent d’aucun symptôme. Les symptômes d’un cancer du col de l’utérus peuvent inclure des saignements entre les règles ou après un rapport sexuel ou des pertes vaginales malodorantes. Ces symptômes peuvent être dus à d’autres maladies. Les personnes qui présentent ces symptômes doivent consulter leur prestataire de santé, a explique l’Oragnisation.

Ghada DHAOUADI