Les Infections sexuellement transmissibles (IST), bien que souvent reléguées dans le domaine du tabou, représentent une menace silencieuse qui peut mettre fin à des vies, briser des rêves et effondrer tout un monde. Au-delà du SIDA, ces maladies touchent un nombre croissant de personnes, alimentant des idées fausses et persistantes, en grande partie à cause du refus de s’informer sur ces questions délicates. C’est une réalité brutale que beaucoup préfèrent éviter, mais la vérité reste : la prévention et la diffusion d’informations véridiques peuvent éviter des scénarios cauchemardesques et, dans certains cas, sauver des vies.
Une unité mobile de dépistage des IST
Une unité mobile de dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) sillonnera, au cours de cette semaine, les différentes régions du pays à l’initiative de l’Office de la famille et de la population (ONFP), a indiqué le responsable à l’ONFP, Abdeldayem Khelifi.
Dans une déclaration aux médias en marge de l’ouverture d’une formation organisée au profit d’une délégation de haut niveau du Mali sur la lutte contre la violence basée sur le genre, Il a fait savoir que cette unité ciblera les jeunes et se déplacera dans les universités, les centres de formation,les maisons de jeunes dans les différentes régions, et les quartiers afin d’atteindre le plus grand nombre possible de jeunes, selon l’agence TAP.
Cette unité, dotée de matériel et d’outils de dépistage du Sida, de tests et de médicaments, avec une équipe composée de médecin ou d’une sage-femme et un psychologue, a-t-il indiqué soulignant que cette initiative s’inscrit dans le cadre du « Stratégie nationale de promotion de la santé des jeunes » .
A noter que sur 900 personnes dépistées entre janvier et octobre 2022, 82 ont été diagnostiquées positives au VIH, a indiqué l’Association Tunisienne de Lutte contre les Maladies Sexuellement Transmissible et le Sida Tunis (ATL MST Sida) le 22 novembre 2022 dans un communique rendu public.
« Plus d’un million de personnes contractent une IST chaque jour «
Certaines infections sexuellement transmissibles peuvent aussi se transmettre de la mère à l’enfant, pendant la grossesse, à l’accouchement et lors de l’allaitement. Pour la plus grande part, l’incidence des IST est liée à huit agents pathogènes. Sur ces huit infections, quatre peuvent être guéries : la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase. Les quatre autres sont des infections virales incurables : l’hépatite B, le virus de l’herpès (HSV), le VIH et le papillomavirus humain (PVH), lit-on sur le site de l »OMS.
Les IST ont de profondes répercussions sur la santé sexuelle et reproductive dans le monde. Chaque jour, plus d’un million de personnes contractent une IST. En 2020, l’OMS estimait à 374 millions le nombre de personnes ayant contracté l’une des quatre IST suivantes : chlamydiose (129 millions), gonorrhée (82 millions), syphilis (7,1 millions) et trichomonase (156 millions). D’après les estimations, plus de 490 millions de personnes vivaient avec un herpès génital en 2016 et 300 millions de femmes ont une infection à PVH, principale cause de cancer du col de l’utérus et de cancer anal chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. On estime que 296 millions de personnes vivent avec l’hépatite B chronique dans le monde, selon la meme source. Et d’ajouter que outre leurs conséquences immédiates, les IST peuvent avoir de graves effets. Certaines IST, comme l’herpès, la gonorrhée et la syphilis, peuvent augmenter le risque de contracter le VIH.
La transmission d’une IST de la mère à l’enfant peut entraîner une mortinaissance, un décès néonatal, un faible poids de naissance, la prématurité, une septicémie, une conjonctivite du nouveau-né ou des malformations congénitales. L’infection à PVH est à l’origine du cancer du col de l’utérus et d’autres cancers. L’hépatite B a provoqué d’après les estimations 820 000 décès en 2019, principalement par cirrhose et par carcinome hépatocellulaire. Les IST comme la gonorrhée et la chlamydiose sont des causes majeures d’inflammation pelvienne et de stérilité chez les femmes, lit-on encore sur le site de l’organisation.
Ghada DHAOUADI